Avec ce qui se passe en ce moment (ou plutôt : avec ce qui ne passe pas dans les gares en ce moment !), j’ai bien failli ne pas pouvoir vous livrer mon désormais traditionnel post du vendredi. Avouez : ça vous aurait fait de la peine… euh, bon, mentez s’il le faut.
Pourtant cette semaine, yavait du pilote en quasi prime. Du pain béni. Enfin, je l’espérais en tous cas.
Déjà, il fallait bien surveiller parce que, sur M6, la pause pub tout d’un coup, ils ne connaissaient plus. Et qu’en plus, si on voulait faire son boulot correctement, il fallait boulotter trois épisodes à la suite, ce qui m’a semblé un peu abusif quand même.
Mais ça, c’est un détail, car en fait il faudrait surtout parler de la série. Bon ! Puisqu’il le faut ! J’ai promis après tout, non ?
Kidnapped multiplie les maladresses. C’est ce que nous apprend le pilote, qui utilise les techniques habituelles pour nous présenter un personnage, Virgil, qui nous permet de faire nos premiers pas dans le pilote… mais celui-ci finit en fait par tenir un rôle complètement anecdotique pendant les trois premiers épisodes. Première bourde. Première d’une longue série.
Avec un sujet aussi classique, on aurait pu s’attendre à ce que la série essaye soit de miser sur l’adrénaline, soit sur l’originalité de son intrigue. Je n’ai encore vu la couleur ni de l’un, ni de l’autre. Les choses mettent un temps fou à se produire, même en tenant compte du traditionnel délai de temps d’exposition. En fait chaque fois que quelque chose peut surprendre, on en passe à quelques centimètres mais rien à faire, on n’arrive pas à être pris au dépourvu. L’opposition entre l’enquêteur privé et le FBI est également balayée d’un revers de la main, les personnages manquent d’épaisseur en dépit d’efforts désespérés pour les rendre un peu plus multicouches… bref ça patauge. Ce n’est pas faute d’intention, c’est faute d’efforts. Comme si le scénario allait au maximum à la facilité.
C’est assez désolant de voir également quelqu’un comme Jeremy Sisto se débattre péniblement dans un rôle étriqué. Knapp aurait pu être un personnage intéressant si on avait poussé le concept jusqu’au bout, c’est exactement comme le reste… La violence et l’absence de méthode du personnage auraient pu s’inspirer de personnages réellement trash, mais personne ne s’y est autorisé et on a l’impression de voir Sisto faire des aller-retours entre un registre et un autre, semblant aussi de temps à autres carrément abandonner la partie et fournir le strict minimum en désespoir de cause. La scène où il intimide l’ami d’Aubrey aurait pu être très impressionnante, de par la violence réprimée qu’elle exprime dans le personnage de Knapp, mais rien à faire, au milieu de scènes trop neutres, elle ne convainc qu’à moitié.
Comme je l’ai dit, une telle série repose soit sur l’adrénaline, auquel cas on a de l’action pure à la 24 et on sait à quoi on a affaire, soit d’autre part on essaye d’avoir une vraie intrigue. Sauf que la mythologie met un temps fou à s’installer, on ne comprend pas bien certaines interconnexions… mais pas dans le sens où c’est trop mystérieux, simplement dans le sens où c’est bordélique. L’action reste aussi assez limitée, entre un vol plané dans des poubelles et Terry Kinney se balançant, hilare, au sommet d’un building, on a l’impression de se faire un peu fourrer.
Kidnapped se consomme donc comme une série sans prise de tête à regarder alors qu’on en a bavé dans les transports, par contre, de là à se morfondre d’avoir raté des épisodes, ça m’étonnerait beaucoup. Pour ma part je n’ai pas l’intention de rater un seul épisode puisque je ne projette pas d’en voir plus…
Mais bien sûr que ça nous aurait fait de la peine !
Surtout pour voir à quel point j’ai bien fait de ne pas m’amuser à regarder ces trois premiers épisodes peu inspirant dans la pub, peu inspirant par les commentaires de ceux qui avaient déjà visionné et peu inspirant par ceux qui ont tenté l’aventure jeudi dernier…
Déjà, pour moi, la première boulette, c’est Jeremy Sisto… Qu’on me pardonne, mais son rôle dans Six Feet Under m’a traumatisé à vie de cet acteur (ou presque)…
Après, j’ai l’impression que Vanished reste un meilleur choix dans le même type de série annulée la même année… Et je dis pas ça uniquement pour Gale Harold ou Eddie Cibrian. J’étais d’ailleurs sceptique au départ, mais y’a une mythologie (tardive) qui se met en place et qui s’avère intéressante… P’têt que la série prendra le relais, qui sait ?!