Sans conséquence

13 novembre 2007 à 18:37

Concrètement : il voulait faire un break mais pas me quitter. Il voulait faire un break mais que je le prenne bien. Il voulait qu’on n’arrête pas de se voir mais s’éloigner de plusieurs centaines de kilomètres. En fait il voulait tout.

Il voulait me faire du mal et que je le prenne avec le sourire.
Il voulait me quitter et que je ne lui en veuille pas.
Il voulait s’en aller et pouvoir revenir quand il voulait.

On ne met pas les gens en pause comme on met en route un écran de veille. On ne peut pas s’attendre à traiter les gens comme quantité négligeable et qu’ils apprécient ! Me laisser sur le bord de la route en espérant que je serai toujours accueillante, faire passer ses désirs avant les miens et espérer une compréhension pleine et entière de ma part… il a vraiment cru à ça ? N’est-ce pas d’un égoïsme cinglant que de me demander une chose pareille ? Encore, me le demander quand ça n’était pas si sérieux, bon allez, qui s’en soucie… mais me le demander à présent ! Sachant pertinemment ce que moi j’attends de l’avenir ! Et par-dessus le marché laisser la porte ouverte à tout revirement de situation, parce que c’est plus confortable pour lui, et espérer que je sois là quoi qu’il décide… Comment peut-on demander ça à quelqu’un qu’on dit, sinon aimer, au moins respecter ?

Il voudrait ne pas fermer la porte mais il ne m’englobe dans aucun de ses projets ! L’avez-vous entendu me dire que je pourrais m’installer dans la même région que lui s’il reste là-bas ? L’avez-vous entendu dire qu’il reviendrait vivre à moins de 100 km de chez moi à un moment ? Non, ni moi non plus. Et la raison en est simple : il veut à la fois tout et rien. Et là il a surtout rien.

C’est difficile de faire des choix, hein ? Etre seul c’est être seul, on ne peut pas être seul et être accompagné en même temps. On ne peut pas attendre de l’autre de l’abnégation quand on ne tient aucun compte de l’autre en question. J’étais sensée comprendre son besoin d’indépendance, d’éloignement, ne rien lui reprocher, tout lui passer et simplement attendre son bon vouloir qui peut-être ne viendrait jamais… Et moi, là-dedans ?

Quand mes désirs à moi sont-ils satisfaits ?
Quand est-ce que je peux ne pas vivre dans l’attente ?

Il voulait une rupture sans avoir à le dire. C’est dommage, j’ai eu plus de couilles que lui. Juste une fois je voudrais être avec un homme qui a plus de couilles que moi.

Juste une fois je voudrais pouvoir en voir : un homme de la race de ceux qui savent se prendre en main, qui savent ce qu’ils veulent et font ce qu’il faut pour l’obtenir, qui assument leurs sentiments, qui savent prendre des décisions et faire des projets, qui sont clairs avec eux-mêmes pour commencer, qui n’entretiennent pas le flou artistique de la soi-disant immaturité si pratique et confortable. Un homme, quoi. Juste une fois, en voir un de mes yeux !

Je vais en chier, mais vraiment en chier, je le sais. Je vais pas dire que c’est la pire séparation, mais c’est certainement celle qui s’accompagne du plus de déception et d’un immense sentiment de trahison, parce que j’ai fini par croire qu’il était différent, parce que l’espoir que j’avais perdu avant de le rencontrer avait finir par renaître avec lui. Parce qu’il avait entretenu mon ignorance par des allusions que j’étais sensée déchiffrer…

Je vais en chier, mais merde, qu’est-ce que je peux faire d’autre que de laisser tomber ?

Je me souviens : il y a quelques mois, à l’issue d’une discussion, il m’avait dit qu’il était immature et qu’il avait envie de changer pour ne pas me perdre. J’ai regardé ses grands yeux bleux tristes à ce moment-là et j’ai dit :  » tu sais, je t’aime parce que tu es capable de te remettre en question, ça me rassure. « 

Me suis-je trompée sur lui ? Ou, bien que se remettant en question, ne tire-t-il aucune conséquence des questions qu’il se pose ?

En tous cas plus le silence s’installera, plus, de toute évidence, j’aurai du mal à aimer cet homme-là.

Je n’ai pas envie d’un lâche qui s’enfuirait puis couperait le contact au lieu de discuter. Je n’ai pas envie d’un pleutre qui préfèrerait se réfugier derrière l’émotion pour ne rien régler. Je n’ai pas envie d’un inconséquent qui prendra des décisions pour lui seul et attendra que j’en accepte les conséquences sur mon existence sans broncher.

Il veut être seul ? Il fait tout pour en tous cas. Je l’ai quitté, d’accord, mais c’est lui qui a choisi de partir, de partir le plus loin possible et de ne rien faire pour me faciliter la vie. Il disait qu’il comprennait que pour moi ce n’était pas facile, mais il n’avait que ça à faire, comprendre. Moi j’ai été obligée d’acepter et courber l’échine, et me mettre entre parenthèses pour son bon plaisir, pour lui simplifier la vie. Qui a simplifié la mienne ?!

Une fois, rien qu’une fois, tomber sur quelqu’un qui pense aussi à moi.

Il ne faudra pas venir se plaindre ensuite de m’avoir perdue bêtement. J’aurais suffisamment prévenu de ce dont j’avais besoin et envie.

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