Ca faisait un bout de temps que je n’avais pas eu l’occasion d’aller dans cette FNUC ; la plus grande que je connaisse, si ce n’est la plus grande tout court. C’est dans ce temple du produit culturel que je venais, il n’y a pas si longtemps, prendre mon fix régulièrement. Ca faisait en fait 3 ans. Le rayon DVD a déménagé au premier étage, mais à part cela, rien n’a changé dans le magasin. Je réprime un soupir mêlé de nostalgie et de contentement, et m’engage sur l’escalator.
Plus qu’un rayonnage obscur caché au milieu des imports, les séries ont désormais tout un espace qui leur est dédié. Sur les coffrets, les plastiques sont propres et bien tenus, l’étiquetage est soigné, coloré, bardé d’autocollants signalant des promotions… Bien en évidence, les séries du moment ont aussi droit à un panneau « à la TV », et tout cela est très proprement classé alphabétiquement.
Ce rayon, vous le connaissez tous à présent. Mais pour moi qui n’étais pas venue depuis 3 ans, c’est un peu comme une révélation ! Après des années à fouiller laborieusement, cherchant à deviner si mes séries favorites seraient cachées au beau milieu des comédies musicales (ne riez pas, c’est du vécu) ou parmi les films pour ado faisant la part belle à la videographie des sœurs Olsen ; après des années à ramener chez moi des coffrets déchirés à l’étiquette illisible (mais qui, c’est vrai, m’a permis d’obtenir un rabais inattendu par deux fois lorsque la pauvre préposée à la caisse devinait à grand’peine le prix à me demander) ; à lutter pour trouver les nouveautés… Cette époque de vaches maigres est derrière moi, elle est derrière nous tous, et n’a sans doute plus cours que dans les espaces culture des supermarchés de Province… Et encore.
Pourtant, je ne peux pas étouffer ma déception. Au milieu des dizaines, des centaines de coffrets DVD bien rangés, acheter un pilote ou une saison n’est plus aussi magique. La joie d’avoir déniché un titre sortant des classiques X-Files/Buffy/Ally McBeal (ouais ça marchait bien la Fox à l’époque), le bonheur de fouiller des heures pour déterrer le seul coffret Will & Grace disponible… Et puis, la sensation rugueuse de la cassette, aussi, une fois à la maison, devant le magnétoscope, le plastique tiède qu’on pouvait prendre à pleines mains pour la glisser dans l’appareil, le petit cliquetis des deux bobines dans le boîtier noir, les premiers centimètres de bande transparente, le petit carré à casser pour bloquer l’enregistrement (ou la petite glissière verte de BASF…) !
J’embarque mes rondelles dans leur coffret tout plat. Bien-sûr, l’essentiel, on est d’accord, c’est le contenu. Mais notre façon d’apprécier le contenu n’a-t-elle pas changé, du coup ?
Le regard las, la caissière me donne le prix exact, conforme à l’étiquette au centime près, et me glisse mon DVD dans un rachitique sac pour CD. Ce qui est rassurant, c’est que par contre c’est toujours aussi cher…
En sortant, mon sac light en plastique glissé dans mon sac à mains (ai-je mentionné combien je regrette les sacs monstrueux qui cognaient mon mollet ?), je passe devant le rayon des supports vierges. Pour trois étals de DVD, DVD-R et autres galettes satinées, on ne trouve plus qu’une pile de VHS de 180 mn, le strict minimum, et même plus de choix de marques. Quand je pense qu’à une époque, ils les vendaient par packs de 10 x 240 mn…
Alors pour une fois, je n’ai pas du tout cette nostalgie de la VHS ou du farfouillage intensif (faut dire que j’ai tardé, hein… Et comme à l’époque j’aimais Ally McBeal, X-Files et surtout Buffy, ça aidait aussi, c’était trouvable partout, même en Province… )… Et je dois dire que j’aime beaucoup plus déplier un coffret dvd que les coffrets vhs qui étaient somme toute assez simple… L’emballage est moins imposant, plus travaillé (pour peu que l’éditeur ait fait un p’tit effort)…
Et puis zut, la qualité de l’image, c’est quand même super mieux… lol (Ca, je vais pas regretter)… Le seul truc qui me rend nostalgique, c’est du point de vu affichage. Avant, on avait le droit à ce qui passait sur les chaînes pour tout ce qui est écriture et tout… Et donc les titres marqués sur les épisodes… Avec le dvd, ce sont les crédits originaux qui défilent… Tout en anglais… Snifouille… Et sans le titre (dont j’ai souvent grand peine à me rappeler à peine l’épisode commencé ! >_
Pour ce qui est du prix, par rapport aux séries, c’est vrai que ça se voit pas forcément (je me souviens de Buffy à 300 F la demi-saison je crois… Donc 45€… Mais c’est plus le prix d’une saison entière à ce prix-là maintenant… Même si certains éditeurs n’hésitent pas trop à nous prendre pour des vaches à lait…). Par contre, du point de vu des coffrets de séries animées, on la sent, la différence (500F les 26 épisodes olides soit 75€ alors que c’est 30€ maintenant… ^_^; ).
PS : je te rassure, pour ceux que j’ai visité, les espaces culturels de provinces, restent assez bien garnis (même si tout dépend de la taille du magasin à l’origine)…