Elle me dit que je suis belle, qu’elle n’attendait que moi…!

3 octobre 2007 à 22:05

Elle me dit que je suis celle… juste faite pour son secrétariat.

Lorsqu’on est habituée aux CDD, aux remplacements et autres « on va jusqu’à la fin de la semaine, ok ? », on finit par avoir l’impression d’être perpétuellement une débutante. Après tout, vous êtes constamment « la nouvelle » quelque part. J’oublie alors facilement que, quand je dis en entretien que je suis une assistante de 3 ans d’expérience, bah c’est vrai (cumulé, mais quand même).

Exemple : là où je bosse en ce moment, la secrétaire sur le départ a pris le temps de m’expliquer comment photocopier un document, ou encore comment on répondait au téléphone. Bieeeen. Comment dire ? Je prends mon mal en patience et j’explique : ya deux-trois trucs que je sais faire, vous pouvez accélérer sur certaines explications (d’autant que c’est une boîte où j’ai déjà bossé alors je connais même quelques ficelles internes).
Dans ce département, c’est tellement ancré dans les mentalités que ce n’est pas une personne, c’est tout le monde qui me glisse, allez, une fois par jour, qu’est-ce que je dois faire et quand. Ce qui finit en général de la façon qui suit :
– Vous savez, j’ai pensé, ce serait pas mal que vous fassiez un tutorial de tout ce que vous faites. Vous voyez, vous êtes notre deuxième remplaçante cette année, ça simplifierait les choses…
– Oui. Comme ça, là ? (Et je sors un livret de 5 pages)

Je n’avais jamais réalisé jusqu’alors à quel point cette façon d’être perpétuellement la petite nouvelle quelque part, non seulement donnait cette impression à mon entourage professionnel, mais aussi s’était imprimé en moi. En fait, j’en suis à un point où, à chaque nouveau poste, je me fais la réflexion, surprise, que j’ai gardé certains excellents réflexes.
D’un autre côté, tout ce petit monde n’a pas entièrement tort : je me sens nécessairement comme une newbie, puisque je dois à chaque fois prendre tous les repères nécessaires au bon déroulement de mon travail : qui gère tel dossier, qui travaille comment, qui contacter en cas de, etc… Bref tous les trucs qui me sont nécessaires pour faire plus que les photocopies et répondre au téléphone, justement.
Alors, quand « elle » me dit que je suis la recrue idéale, qu’elle a envie de travailler avec moi et qu’elle va faire tout ce qui est en son pouvoir auprès de la hierarchie pour que ça se fasse… je réalise soudain que c’est la première fois depuis des années qu’on me considère comme une professionnelle. De facto. Et que ça ne mérite pas la discussion. Qu’elle s’est faite une idée bien précise de ma façon de travailler et que non seulement ça lui convient mais en plus, c’est ce qu’elle cherche.

Je me surprends à imaginer que cette offre se réalise, et j’imagine de travailler dans un environnement où je pourrai être reconnue en tant que professionnelle à part entière, et pas en tant que pis-aller en l’absence de X ou Y.
C’est certainement, avec la perspective de travailler avec cette personne et son supérieur que j’apprécie beaucoup tous les deux, une excitation professionnelle telle que je n’en ai jamais connue.

Imaginer que je pourrais travailler ainsi, dans de telles conditions, c’est franchement mieux que je n’avais espéré dans le cadre de mon métier depuis des années. Jusque là je pensais que je me contenterais de prendre ce qu’on me proposerait ; je n’avais pas imaginé un instant qu’on se battrait pour m’avoir. Evidemment ça flatte, mais ça rassure avant tout.

Maintenant, on verra bien si ça se fait. C’est pas anecdotique évidemment, mais c’est pas non plus le principal, finalement…

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