Deux semaines de The Lost Room viennent de s’achever. A côté de moi, on me souffle que trois épisodes par soir, deux week end d’affilée, c’est un peu beaucoup. Je réponds que c’est limite si ce n’était pas assez.
Je veux dire, bon, oui, ok, c’est une mini-série et je sais bien qu’une mini-série, c’est pratique, ça permet d’avoir un beau budget à disperser sur moins d’épisodes, que c’est l’assurance d’une boucle bien bouclée et que, bon, quand on est habituée des séries japonaises, on sait bien que ç’a plein d’avantages annexes de savoir qu’il n’y aura pas de seconde saison.
Oui-oui, je sais bien tout ça.
Maintenant de vous à moi, The Lost Room n’était qu’à moitié écrit comme une mini-série.
Ca a mis pas mal de temps à démarrer, déjà. Il aura fallu une dizaine de « je veux juste sauver ma fille » avant que les différents protagonistes ne comprennent les intentions de Joe Miller. Qui voulait ? Sauver sa fille, c’est bieeeeen ! Vous êtes visiblement plus malin que Julianna Margulies. Idem avec les différentes écoles de pensée peuplant l’histoire (à savoir la Cabbale et la Légion) qu’on nous plaque vite fait mais dont on explique finalement assez mal les motivations.
A contrario, certaines choses se bousculent sur la fin, comme si tout d’un coup le staff de The Lost Room avait réalisé qu’il bossait sur une mini-série et que le temps lui était compté. Le plus dommageable, c’est la Cabbale commençant à être développée sur la fin : brusquement on y découvre des rites, une hierarchie, etc… Tout un tas de choses qu’il aurait fallu aborder bien plus tôt. On a aussi la pseudo-intrigue amoureuse entre Joe et Jennifer, le truc qu’on voyait paaaaaaas du tout arriver, mais non seulement ils tombent amoureux d’un coup de baguette magique, mais en plus ils de dépêchent de sceller leur union par un petit tour sous les draps. Et pourtant ça, j’aurais dû le prévoir, la série porte quand même sur une chambre d’hôtel !!! Et puis l’enquêtrice black qui n’arrive pas à être correctement exploitée (elle a des rêves mais on saura jamais pourquoi), ce pauvre et risible Ruber qui se prend pour un Messie (pourquoi nous dire ça sur la fin ?!), bref, le tout a un goût d’inachevé.
Enfin, notons aussi les multiples incohérences, elles aussi certainement dues au fait qu’on n’avait pas le temps de tout expliquer. Notons entre autres le fait que tout d’un coup la chambre 9 a autant d’importance que la chambre 10 (et que l’habitant de la chambre 10 est visible sur la video… mais il est alors dans la chambre 9), que Kreutzfeld disparait fort opportunément sur la fin (mais qu’il avait déjà fait le coup en s’évaporant comme par miracle du coffre-fort sous la prison, alors que, rappel, Joe et lui s’y étaient enfermés par mégarde), et puis ma préférée : en 40 ans, ya que la petite Anna qui s’est trouvée bloquée dans la chambre ? Tiens il y a aussi celle-là : pourquoi tout d’un coup Jennifer veut absolument aller péter la gueule à Kreutzfeld, quitte à y perdre la vie, alors que maintenant il a l’oeil nom d’un chien ?
Heureusement, par son rythme (merci le format mini-série !), par son interprétation (même si d’après les dires de certains, Peter Krause semble perpétuellement incarner la même personne, et que parfois j’avais l’impression que la VF surjouait copieusement), par sa mythologie (les multiples objets, les deux écoles de pensée, le côté légèrement religieux), par son écriture assez souple (la présence de retournements de situations sympathiques, les personnages qui ne sont pas toujours bons ou méchants comme Montague)… tout cela en faisait un bon divertissement et je n’ai pas boudé mon plaisir. Reste que, et je le dis rarement à propos de mini-séries, le projet était de toute évidence trop complexe pour n’être abordé qu’en 3 heures.
Je regrette de ne pas avoir branché mon magnétoscope, cela dit. Je suis certaine que je prendrais plaisir à revoir ces épisodes (et peut-être même comprendrais-je certaines choses en les revoyant).
Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Lost Room de SeriesLive.
Vive le magnéto nouvelle façon, moi j’dis… Hum, hum… Ben oui… J’hésite justement…
J’avoue que comme toi, j’ai été un peu sceptique sur toutes les questions sans réponses bien trop nombreuses au terme de ces 3x90min (ce qui ne fait pas trois heures, mais on pardonnera l’erreur mathématique… lol) bien rythmées et fort sympathiques effectivement.
Mais qui demande une suite. Ne serait-ce que d’une nouvelle fournée de quelques heures pas plus (le truc ne serait pas non plus exploitable à l’infini, quoique l’idée de ces objets était assez intéressante et marrante).
En tout cas, cast très série et très bon…