L’an dernier, le mois de mars n’avait pas été fameux. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles cette année il n’a pas été mieux. Mais cette année on a simplement battu des records.
La vérité, c’est que depuis toujours, j’ai deux mois dont le niveau est très nettement hors-moyenne côté évènements persos : novembre et mars, qui sont toujours dans un excès ou dans l’autre. Mais là, la cuvée 2007 pour mars a dépassé toutes mes projections. A priori, novembre sera donc excellentissime.
Heureusement, pour cette année, mars, c’est enfin fini. Ce soir. Tout juste si je ne compte pas les heures. Entre le premier anniversaire du décès de ma grand’mère (est-ce normal que le premier anniversaire semble pire que ce qu’il célèbre ? j’ai vraiment eu l’impression que c’était plus dur encore au bout d’un an que le jour-même), de multiples contrariétés réelles et même virtuelles, les soucis d’argent qui repointent leur nez, et, aussi ridicule que ça paraisse à des personnes de l’extérieur, le fait que j’aie appris que Tomcat avait une maladie grave mettant ses jours en danger, je crois que mars, c’est complet.
A présent j’ai l’impression d’avoir passé le mois à lutter contre la mort : la mort qui me hante depuis un an, celle contre laquelle je vais me battre aux côtés de mon chat, celle d’une époque puisqu’officiellement maintenant, je ne suis plus membre d’une équipe dont je faisais plus ou moins partie depuis près de trois ans…
Je ne peux pas faire comme si toutes ces choses ne m’atteignaient pas, non plus que les autres que je n’ai pas envie de citer. La carapace est dure mais pas assez pour qu’elle me protège de mes propres émotions. D’ailleurs mon corps me le signale : de douloureux kystes me poussent sur le corps, mes crises d’aérophagie m’assaillent de plus belle, ce qui est, depuis quelques temps, le signe évident que mon corps n’en peut plus de contenir ma tristesse et ma colère.
J’ai envie de me mettre en rage, mais la vérité, c’est que je n’ai pas non plus envie de perdre mon énergie dans ce que j’appellerai « la série noire du mois de mars », car il reste encore 9 mois pendant lesquels ils faudra être vaillante ; l’objectif étant d’arriver à l’année suivante sans avoir les nerfs trop usés, sans avoir rechuté, et sans que mon corps entier soit douleureux de cette peau qui ne supporte aucun contact lorsque, mes limites psychologiques étant atteintes, mon épiderme me fait savoir qu’il faut relâcher la pression de toute urgence. Et ensuite : une autre année, puis une autre, avec les mêmes challenges et certainement quelques nouveaux dans l’intervalle, puisqu’une année sans mauvaise nouvelle majeure, c’est apparemment hors de question.
Pour l’instant, mon énergie est moitié dans la lutte contre la maladie de Tom et la surveillance du moindre symptôme, moitié dans la recherche de l’état le plus serein possible. Ce qui vu les circonstances, ne peut pas être assez pour m’assurer d’affronter les mois à venir avec assurance. La liste de mes priorités n’est peut-être pas la bonne, ou simplement elle n’est pas très rationnelle, mais je sens confusément qu’il faut en passer par là pour remonter la pente.
Ce qui me fait réellement peur au point où j’en suis, c’est avant tout de perdre le contrôle et refaire une dépression. J’ai l’impression de frôler les limites qui m’en séparent un peu trop souvent, et d’une part, ce n’est pas le moment (ce n’est pas vraiment qu’il y en ait un, mais là, encore moins), d’autre part, je ne voudrais pas entraîner mon homme là-dedans. De toutes façons, c’est un combat dans lequel je suis seule car il ne peut pas compenser pour les problèmes qui me préoccupent, même s’il le voudrait. Il n’en a pas la possibilité technique pour compenser. Et puis il a les siens.
Dans l’ensemble, je ne peux que me réjouir qu’il ne reste que deux heures avant la fin de ce mois maudit, mais je ne peux pas m’empêcher d’appréhender les suivants.
Novembre a vraiment intérêt à être excellent.