Les feuilles mortes se ramassent à la pelle…

27 mars 2007 à 17:37

Commençons la semaine d’un bon pied, avec un pilote ! C’est ce que je me disais hier soir lorsque j’ai lancé October Road. Résultat je n’en ai vu que 20 minutes, et je n’ai regardé la fin que cet après-midi. Manque d’intérêt, tout simplement.

Pas de méprise, je reconnais à October Road plusieurs qualités, la première et plus importante à mes yeux étant son charme esthétique et ses jolies couleurs rousses. Bon, d’accord, avoir de la gueule ça ne fait pas tout, mais quand on n’a pas été capable d’innover beaucoup sur d’autres choses, c’est toujours bon à prendre. Il y a fort à parier que si, dans une sorte de réalité parallèle, je décidais de suivre cette série plusieurs épisodes encore (on n’est jamais à l’abri d’un imprévu après tout), cette qualité tomberait de la série comme les feuilles dorées des arbres, et que le manteau de neige ou l’éclat ensoleillé que prendraient les décors finiraient de me décevoir, car on ne peut pas éternellement préserver cette belle ambiance d’automne qui me plaît tant.
Bon, donc dommage, ma principale raison pour avoir quand même fini le pilote ne tient pas. Me faut-il en trouver une seconde ?

Si tel était le cas, il ne s’agirait pas de la présence de Laura Prepon, dont la façon de jouer est toujours aussi grossière que dans That 70’s Show, ce qui ne poserait pas tellement de soucis à la base, sauf que, problème : October Road n’est pas un sitcom potache. Merdouille. Et ce ne serait pas non plus l’extrêmement sous-employé Tom Berenger qui pourrait non plus m’attirer dans les filets de ce show pour plus d’un épisode.

Alors, quoi ? Les intrigues initiées dans ce pilote ? Qui est l’enfant de qui, qui a trompé son mari avec qui, etc… oui mais non. Personnellement, ayant à domicile un adepte des Feux de l’Amûûûr, je sais où trouver toutes ces petites storylines mesquines sans faire l’effort de cagouler une série qui n’est pas encore diffusée en France. Faut pas pousser, quoi.

Que reste-t-il… eh bien, pour ceux que ça intéresse, il reste toujours cette thématique décidément si récurrente du « retour aux sources ». Une thématique déjà empruntée, pour ne citer que ces exemples, par Providence, ou plus près de nous, Men in Trees : la vérité est hors des grandes villes ! La vérité que nous cherchons, le sens que nous cherchons à donner à notre vie, les leçons que nous avons besoin d’apprendre, la Paix intérieure que nous sollicitons de tout notre être, se trouve dans une petite ville où tout le monde est plus terre-à-terre que dans les métropoles, plus simple, plus franc… Elle est là où on l’a laissée.

Je dois dire que cette façon de voir les choses, développée si régulièrement dans diverses séries, ne me satisfait pas. Elle rassure sans doute une partie du public qui habite dans ce genre d’endroits et qui aimerait penser qu’aller de l’avant et retourner en arrière tendent vers le même objectif, mais je ne pense pas que cette espèce de retour aux sources soit plus porteuse que lorsque les personnages font l’effort d’aller vers l’inconnu, de prendre le risque de changer leur vie plutôt que d’avoir ce réflexe de se lover dans ce qui leur est déjà connu et tenter de s’y refaire une place. Il y a quelque chose d’oedipien dans cette notion, et je n’ai jamais vu aucune série reposant sur ce postulat qui parvienne jamais à me satisfaire. Peut-être simplement à cause des valeurs que ces séries véhiculent, et qui ne sont pas tellement les miennes. Mais aussi parce que ça me semble contraire à ce qu’une bonne série peut proposer : que le scenario se mette au service de l’évolution intérieure des personnages. Quel genre d’évolution peut se permettre un personnage qui tente de retrouver le monde qu’il a quitté il y a 10 ans et qui espère s’y glisser à nouveau ?

October Road semble compter sur notre souhait à tous de rester dans une sorte de confort sécuritaire, comme si la réponse à ce qui nous préoccupe et ce qui nous blesse était dans une sorte de compromis entre la stase et le retour en enfance. October Road semble s’intéresser à ceux d’entre nous qui auraient voulu ne pas bouger de leur salon depuis ces dernières années. October Road relève d’un certain désir de se refermer sur ce qui est connu plutôt que d’admettre que ce qui a changé doit nous pousser à aller de l’avant. October Road serait-il arrivé sur nos écrans quelques 5 ans trop tard ?

Idéologiquement et scénaristiquement, October Road est aussi stérile que ses belles feuilles d’or.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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