Liste des « séries-qu’il-faut-que-je-prenne-le-temps-de-regarder-mais-ya-que-24h-dans-une-journée »

23 février 2007 à 19:58

Être téléphage est un sacerdoce. Malheureusement, comme beaucoup de sacerdoces, cette piété prend un temps incroyable. Et hélas, lorsqu’on tente de concilier maladie et vie normale (genre : écran éteint), le temps disponible pour jouer de la télécommande baisse d’autant.

Par curiosité, combien de séries que je n’ai pas encore eu le temps de regarder du tout font partie de mes prochaines priorités ? Je prends un stylo et commence une liste. Bon, les trois ou quatre premiers sont faciles : ce sont ceux dont j’ai tellement entendu parler, que mon ignorance me fait honte rien que d’y penser. Lire des articles sur certaines séries tous les deux clics (blogs, forums…) est une humiliation constante, qui s’ajoute à cette culpabilité personnelle de n’avoir pas eu la curiosité, de m’être laissée rebuter par des détails mineurs, et/ou de n’avoir pas pris le temps. Il n’y a vraiment pas de quoi être fière ! Pour ces séries, je n’ai aucune excuse : je sais très exactement comment les voir. Et vous aussi, mais personne ne va entrer dans les détails…

Les suivants sur la liste sont un peu plus difficiles à ajouter de simple mémoire. Pour établir ma liste de façon sérieuse et exhaustive, je me sens obligée, afin d’être sûre de ne rien oublier (c’est ma téléphagie qui se déclare), d’éplucher consciencieusement, année par année, la base de données des séries sur SeriesLive. 2007 : ça va, je n’ai que deux mois de retard, au pire. Et certaines séries de ce listing ne sont pas encore diffusées, de toutes façons. Tiens, et ça, là ! C’est même pas américain, c’est donc hors-concours. Je me sens rassurée. Hélas l’année 2006 me donne des vertiges. Et plus je remonte dans le temps, plus je me sens barbouillée. A partir de 2001 ou 2000, je perds, de surcroît, la possibilité de rattraper mon retard facilement. Le numérique est arrivé dans nos vies beaucoup trop tard…

On est en 1995, date à partir de laquelle je n’étais pas encore atteinte de téléphagie ou si peu, et là, je sens que ma peau a changé de couleur. Elle arbore une jolie teinte à mi-chemin entre le vert et le violet, et semble particulièrement flasque au toucher lorsque je masse mes tempes battantes. Mon pouls s’est affolé au-delà du raisonnable, et plus aucun appareil de mesure ne tient le rythme. Je me sens tremblante, à bout de forces, au bord de l’évanouissement ou de la crise cardiaque. Je transpire à grosses gouttes tandis que la liste s’allonge, s’allonge… et je continue d’ajouter les titres du bout du stylo…

Je passe par divers états successifs…
Mon Dieu, j’atteins déjà la troisième page ! Non, ce n’est pas possible qu’il y ait tant de séries que je n’aie pas vues, c’est juste une impression due au fait que j’écrive un titre par ligne. Mais c’est incroyable, cette manie de sortir de nouvelles séries chaque année, les chaînes sont d’une instabilité et d’une voracité inouïes, c’est honteux, tout ça n’est pas ma faute ! Il faut se rendre à l’évidence, je ne suis pas la téléphage que je pensais être, je n’ai vu que quelques centaines de séries sur toutes celles qui existent, une misère, je ne suis pas digne de ma téléphagie… Allez, inutile de faire les années antérieures à 1982, je me fais du mal inutilement, je n’ai vu quasiment aucune série antérieure à ma naissance de toutes façons. Il faut se dire que ce sont autant de séries qu’il me reste à découvrir, je devrais le prendre comme une bonne nouvelle, non ?

Une fois mon deuil fait, je décide de prendre les choses avec optimisme. Laissant ma téléphagie parler pour moi, je commence déjà à faire un état des lieux : je prends des marqueurs fluo et surligne de couleurs différentes les séries selon qu’elles sont disponibles par des moyens faciles d’accès (en jaune), par DVD interposé (en vert), par rediffusion (en bleu) ou encore, par le biais de recherches dans les archives d’autres téléphages (en violet). Il me reste un marqueur rose pour toutes les séries pour lesquelles il n’y a que peu de chances que je rattrape mon retard, mais lorsque je m’aperçois que le rose se démarque trop dans ma liste, je lui préfère le marqueur indélébile noir qui m’a servi pour marquer des cartons lors de mon dernier déménagement. Je me sens mieux de ne pouvoir lire que les titres des séries que je pourrai voir un jour. Je choisis une couleur pour commencer à récupérer mon retard, la plus facile, et je recopie les titres sur une liste à part.

Mon rythme cardiaque revient à la normale. Pour terminer de me calmer et retrouver ma sérénité, je jette purement et simplement la première liste : trop colorée, trop gribouillée ! En revanche, je conserve la seconde, constituée d’une dizaine de titres, que je colle au-dessus de mon magnétoscope et mon lecteur DVD.

Bon, ça me semble un objectif réalisable… sur plusieurs mois. Après tout je viens déjà de passer une heure sur ce listing, on ne peut pas être partout. Ce que ça peut bouffer comme temps, quand même, la téléphagie…

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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