Au risque de passer une fois de plus pour aussi sectaire que je le suis : j’aurais dû m’en douter, la version allemande est bien au-dessous de la version américaine. Mais naturellement !!! Ca allait sans dire !
Cette semaine, en tombant sur un épisode (en fait un et demi) du Destin de Lisa sur TF1, je me suis soudain décidée à regarder le pilote d’Ugly Betty. Comprenez-moi bien : c’est pas que j’aie des a priori d’aucune sorte que ce soit (moi, du moment que c’est américain, je suis pleine de bonne volonté…) mais c’était une des séries de la rentrée que je ne me résignais pas à tester. Peut-être parce que je savais que c’était adapté d’une série brésilienne à l’origine, ou peut-être parce que voir tout le foin qu’on en faisait m’a découragée… ou peut-être parce que les prémisses de la série me faisaient un peu trop penser au livre/film Le Diable s’habille en Prada. Allez savoir. C’était simplement au-dessus de mes forces.
Oui donc, ok, j’avoue : j’avais de multiples a priori. Et alors, ça vous arrive jamais, à vous, peut-être ???
Effectivement, pendant un bon tiers du pilote, on retrouve les éléments du livre/film sus-nommé, c’est un peu pesant mais les décors somptueux du magazine MODE aident grandement à faire passer la pillule. Le harcèlement dont Betty se trouve ensuite être la victime désignée donne un ton tout autre à la série : au lieu de faire passer notre miss pour la dernière des gourdes (prends ça, Lisa !) elle acquiert un côté très touchant, et se révèle juste être quelqu’un de simple (au sens le moins péjoratif possible du terme) dans un monde puant. Ne pas simplifier à l’exagération les choses est exactement ce dont on a besoin pour accrocher sur Ugly Betty tout en étant capable de prendre certaines choses à la légère comme il se doit.
La relation patron/employée qui se tisse est également un grand moment de cet épisode ; plus que la base sur laquelle repose la série allemande (pour ce que j’en ai vu), elle donne réellement envie de voir comment les choses vont tourner ensuite, comment le boss complètement nul et incapable, et infichu de bosser, va, sous l’impulsion de notre Betty, commencer à faire quelque chose de sa vie, et donc de son magazine… et donc de Betty ! Du moins est-ce l’une des ouvertures de ce pilote. Ca, et bien-sûr les multiples jalousies que leurs deux postes suscitent, chacun à leur niveau.
Voilà donc une bonne surprise, et même, elle est double, puisque d’une part je ne m’attendais vraiment pas à une série de cette qualité (surtout après avoir vu cette fiche version allemande), et d’autre part, même en profitant de la comparaison, avec ces éléments, le résultat n’était quand même pas garanti. En prime, petit cadeau pour la fan de Gina Gershon qui se cache en moi (bien cachée, mais pas suffisamment pour m’empêcher de regarder inlassablement Showgirls), la présence de celle-ci, en caricature physique d’elle-même, et avec un accent pourri hilarant. Merci pour le bonus !
Et merde, encore une série sur laquelle il me faudra tenter de rattraper mon retard… Fais chier tiens. Au moins, Le Destin de Lisa ne me laisse aucune sorte de cas de conscience.
Je n’ai pas encore regardé Uggly Betty, mais tu me rassures en affirmant que Betty est moins gourdasse que Lisa (dans Le Destin de Lisa) qui est, il faut l’avouer, une cruche totale !!!