Bones (ne l’appelez pas Bones !!!) est la série que M6 a décidé de nous infliger maintenant que NCIS est voué aux rediffusions pour quelques temps. Ce qui signifie en un mot comme en cent que la chaîne espère récupérer les audiences tout en bradant sur la qualité et l’originalité de son programme. Mais on commence à savoir que dans les grilles de M6, ce genre d’alternance mauvaise série/épouvantable série sur certaines cases maudites est devenu un leitmotiv.
Dans Bones (ne l’appelez pas Bones !!!), nous suivons une équipe tournant autour d’un beau gosse un peu sur le retour et d’une experte en quelque chose, cette fois ce sont les os (c’est gai).
A distinguer de l’occupant précédent de la case, où on avait droit à un vieux beau sur le retour, d’un trublion au Q.I. négatif, d’une éternelle bleusaille, du quota de nana dont une experte en tout, sauf en médecine légale où là on avait un autre expert bien moche. Vous comprenez donc combien nous avons perdu au change.
Mais il s’agit aussi de dissocier Bones (ne l’appelez pas Bones !!!) de l’autre série tournant autour d’un gars qui n’a jamais été beau gosse et de son frère, expert en chiffres et calculs abracadabrants.
Ne pas confondre, je vous prie, avec cette autre série avec un vieux beau sur le retour, entouré d’experts en un peu tout.
Et ne pas mélanger avec cette série avec ce vieux roux sur le retour, entouré d’experts en un peu tout aussi.
Et pour faire bonne mesure, faites bien la différence avec cette encore autre série, avec un encore autre vieux, entouré d’encore autres experts.
Et ceci sans faire d’amalgame avec cette série avec un vieux vraiment pas gâté par la nature, entouré de légistes et notamment d’une qui fait jamais que le contraire de ce qu’on lui dit de faire.
Ceci sans même mentionner cette toujours autre série, avec un vrai beau gosse sur ses dernières années, entouré d’experts en un peu tout mais surtout en trucs bien flippants comme les épidémies ou la Star Ac.
Si vous voyez une constante, vous me prévenez.
Laissez-moi deviner l’autre constante : les audiences. Malgré le fait que ces dernières années (et tout ça c’est la faute de Grissom, c’est lui qu’a commencé !) on nous gave comme des oies du Périgord de séries avec des gens super intelligents qui prouvent des tas de trucs en un temps record avec des techniques scientifiques de pointe et des tas de mots compliqués, les gens continuent de regarder. C’est épatant quand même. A croire que si sur les chaînes hertiziennes, on décidait subitement de varier le menu et diffuser d’autres types de séries en prime, le monde s’écroulerait. Ou les audiences.
Parce qu’aussi difficile que ce soit à croire pour nous français, il n’y a pas que les séries policières/d’enquêtes dans la vie. Et tragiquement nous semblons être entrés dans une phase où ce n’est pas tant l’humain qui prime, mais une façon froide et cérébrale d’envisager les crimes. Les dénaturant totalement, car ce que ces séries oublient toutes, c’est que le meurtre est le propre de l’humain, et que sans comprendre la psychologie, les preuves, elles n’avancent personne à comprendre ces crimes.
Ironiquement, pour nous rappeler à cette réalité, il nous faudrait regarder Battlestar Galactica (oui, une série de SF !), mais… bien que nous ayions un vieux (deux, même), des petits jeunes, des quotas éthniques et des quotas féminins, et ce que le monde peut espérer de mieux de technologie de la part des Cylons… ces imbéciles n’ont pas l’idée d’utiliser leur technologie pour prouver que la tache de sang, là, elle vient bien d’une lime à ongles achetée en 1993 et qui a servi à poignarder sauvagement la victime. Désespérant, quand même, comme une série peut passer à côté de l’essentiel, finalement.
Bones (ne l’appelez pas Bones !!!) est une série navrante qui enfonce une porte grande ouverte, et que j’ai hâte de voir être claquée par la prochaine vague. Dans l’attente, jouons à un petit jeu : de quel genre d’expert n’avons-nous pas encore hérité dans ce type de séries ? Creusez-vous un peu…
Et si on inventait une série sur un nécrophage qui saurait dater la mort des gens rien qu’en mangeant leur foie, et qu’on libèrerait de prison pour travailler aux côtés du FBI ?! Oh ouais, super, j’écris une lettre de suite aux networks !
Ne l’appelez pas Bones. Ne l’appelez pas du tout.
Guilty Pleasure ?
Bon, évidemment, ayant lu d’autres notes du blog, je ne m’attendais pas à des louanges sur la série et ça se conçoit entièrement. Je ne suis pas trop policier (je préfère les classiques Arabesques, Columbo et même Dessous de Palm Beach) même si ça m’arrive d’en regarder un ou deux de la nouvelles vagues (FBI Portés Disparus) et Bones (qu’on appelle donc pas)… Bon, en fait, la série n’a rien d’exceptionnelle mais le duo d’acteur fonctionne bien (que Boreanaz fasse du Boreanaz ou pas ne changeant ici pas grand chose à la donne), on a quelques dialogues enlevés. Alors, oui, pour le coup, je pourrais peut-être qualifier ça de Guilty Pleasure (et si monsieur Boreanaz veut bien se donner la peine de retirer encore un peu plus souvent sa chemise, ça me donnera encore plus raison d’employer ce terme)… Et finalement, pourquoi pas, de temps en temps… C’est de toute manière beaucoup moins affligeant que Numb3rs (que j’ai tenté longtemps)… Au moins, il y a une pointe d’auto-dérision perceptible… Donc, oui, j’avoue, j’adhère… Sans honte.