De vous à moi, je vous dois bien un petit aveu : hier, j’étais shootée au second épisode de Heroes, et pas tout-à-fait moi-même, lorsque je suis venue faire brièvement part de mon enthousiasme pour cette série sur les coups de 3h du mat. J’étais sans nul doute sous l’emprise des endorphines, ou un truc de ce genre, bref pas du tout dans mon état normal.
Maintenant je vais être tout-à-fait franche avec vous : je suis loin d’avoir dégrisé, et je n’en ai aucune envie.
Je ne vous raconte pas la galère que ça peut être d’avoir une téléphage en pleine crise, dans son lit, au moment d’aller se coucher ou au moins d’essayer. Pour moi, rien de nouveau, mais pour mon homme c’était une première. Et laissez-moi vous dire que rien, dans la vie, ne vous prépare jamais vraiment à ça.
Rien.
Prostrée dans le lit, la tête bloquée entre les genoux en position foetale, me balançant légèrement d’avant en arrière avec un petit gémissement de douleur, parfois entrecoupé de bribes de phrases incompréhensibles de tout être humain normalement constitué. Telles que « la suite… épisode… voiture rouge… Sylar… cheerleader… yatta ! » Ca foutrait les chocottes à n’importe qui, mais mon homme est un brave, il m’a même aidée à tenir le coup, m’a encouragée, et finalement m’a aidée à m’endormir vers 6h du matin, aidé de trois comprimés de Stilnox et d’une massue.
Nous autres, téléphages, avons pourtant nos bons moments, lorsque notre vice est alimenté d’un flot régulier de séries, respectant le parfait équilibre entre médiocrité la plus abyssale, et qualité la plus intellectuellement stimulante. Seulement personne n’a repéré que les symptômes se représentaient déjà, après le pilote de Dexter deux jours plus tôt. Si ç’avait été le cas, peut-être quelqu’un aurait-il été en mesure de m’épargner de voir la suite de Heroes, et ainsi attendre que j’aie regardé… je ne sais pas, moi, une rediff de NCIS ou même, au point où on en était, Plus belle la vie, enfin quelque chose de suffisamment atteint de crétinisme navrant pour me permettre de me maintenir à flot.
Mais voilà : devançant tous les spécialistes qui surveillent mon cas avec attention, j’ai regardé ce fichu second épisode de Heroes. Et il ne restait plus, pour calmer ma fièvre et apaiser mes tremblements, qu’à me laisser, le lendemain au réveil, regarder le troisième épisode dans la foulée, pour ensuite m’asséner un puissant comprimé de 2g de Prozac suivi du pilote de Bones dans la soirée, pour piqûre de rappel.
Merci, ça va beaucoup mieux maintenant. Les infirmières disent que, dans quelques jours, je pourrai rentrer chez moi.
Et ça tombe bien parce que j’ai encore jusqu’à l’épisode 11 à voir, et un autre sera diffusé dans l’intervalle…
Gna ha ha.