Bordel, mais qu’est-il donc arrivé à Billie Franck ?

14 janvier 2007 à 19:14

Des (trop) rares épisodes de Rude Awakening que j’ai en ma possession, l’épisode Qu’est-il arrivé à Billie Frank?  est résolument le meilleur lorsqu’il s’agit de présenter la série à un néophyte (mon homme, en l’occurence). Après tout et pour autant que je me souvienne, j’ai découvert la série avec cet épisode (gloire à mon enregistreuse de l’époque qui avait Jimmy et n’a pas hésité à se risquer à cette série inconnue). C’est dire son potentiel.

En plus de voir Billie/Sherilyn Fenn dans toute sa splendeur, moulée dans une charmante petite robe (qui, il faut l’avouer, détruit toute crédibilité quant aux remarques assassines relatives à la soi-disant décrépitude de notre alcoolique préférée), on a droit à une sublimissime introduction à la famille de l’héroïne, à sa façon d’envisager sa sobriété, l’amitié, sa propre personnalité et bien-sûr, sa carrière. C’est quand même déjà pas si mal pour un seul épisode.

Comme à chaque fois que je regarde cet épisode, je le trouve parfaitement équilibré même si je suis et reste convaincue qu’il m’aurait bien plus impressionnée en VO. Dans ma téléphage-o-thèque, on trouve en effet aussi bien de la VO que de la VF pour cette série : j’ai enregistré quand j’ai pu et ça dépendait bien souvent de la clémence de Jimmy. Et le contraste est saisissant : si la voix française de Billie la rajeunit quelque peu mais transcrit parfaitement les deux émotions qui la dominent (le désespoir et l’envie d’en rire), la véritable voix de Sherilyn est plus mature, et légèrement plus souple. En prime, les dialogues en français semblent parfois tomber à plat en raison de l’absence de fond sonore, tandis que le manque de B.O. et de bruitages ne se ressent jamais en langue originale.
Et à vrai dire, ce sera toujours l’interprétation de la doubleuse de Jackie qui me perturbera le plus. L’actrice ayant tendance à se placer dans une attitude très graphique et à jouer sur le visuel, la voix aurait dû y aller plus doucement. C’est comme quand on se maquille : on met l’accent soit sur le maquillage des yeux, soit sur celui de la bouche, mais si on essaye de souligner les deux à la fois, on s’expose à avoir l’air d’une pute. Le bon goût est dans l’équilibre. La VF n’avait pas prévu cela.

Mais qu’importe ! Les souvenirs d’enfance de Billie (dont Trudy suggère qu’elle était alors « obèse » : foutaises !) sont ma foi excellents. Ils apportent un contrepoids nouveau aux rixes d’ordinaire uniquement verbales entre Billie et sa matriarche. Si parfois Billie semble être encore dans une phase de rébellion digne d’une adolescente, on sent qu’il ne s’agit pas que de supporter sa mère qui n’a cure d’elle : le réel malaise dans cette fête d’anniversaire, c’est qu’elle force Billie à dresser un bilan. Et que rien ne semble très rassurant dans ce qu’elle voit, entend, et se souvient. Le portrait que ses parents lui offrent, sensé immortaliser le meilleur moment de sa vie (en fait seulement le meilleur moment de sa carrière…) est le point d’orgue de la débâcle.

Qu’est-il arrivé à Billie Frank? concentre toute la magie de Rude Awakening : rire de ce qu’il y a de plus négatif en nous, plutôt que le nier obstinément comme Trudy. Car finalement, ce n’est pas avec sa famille, ni pas l’amour de Jésus que propose sa belle-sœur, que Billie se sent bien, mais avec des alcooliques et des drogués qui sont capables de prendre soin d’elle, et de la toucher même en plein ratage (la surprise party prévue pour elle par Dave est finie quand elle arrive). Pourquoi s’obstiner à chercher à quitter le côté obscur quand le simple fait de l’apprivoiser permet déjà de se sentir bien mieux ?

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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