Il y a quelques temps, on m’a demandé ce que j’avais de féminin. J’ai été estomaquée par la question : dans le fond, j’en sais rien. Ce qui fait que je suis une fille ? Eh bien bon, biologiquement parlant, je vous apprends (puisque je suis sur place pour en attester) que je suis bel et bien une fille. Ca c’est clair. On va pas revenir dessus. Mais me comporter comme une fille, ça n’a jamais été le cas à 100% et ce n’est pas du tout en voie de s’arranger. Pourtant actuellement, c’est aussi ça qui est à remettre en question, vu les évènements (très) récents (dont, non, n’insistez pas, je ne traiterai pas ici).
En fait à force de fréquenter majoritairement des garçons (je ne blâme personne, c’est totalement volontaire), je pense que j’ai pris le pli de ne pas assumer plus que ça les côtés féminins de ma personnalité. Je ne suis pas avare en blagues douteuses et/ou graveleuses, je parle très peu de sujets « féminins » et au civil, de toutes façons, je ne cherche pas vraiment à avoir l’air d’une fille, juste à me sentir au mieux. Certes, j’ai des fringues de filles, je ne suis pas plus que ça fan du unisexe, mais il faut bien reconnaître que je ne porte pas de jupes ni de talons, que mes ongles ne sont jamais vernis, et que je n’affectionne pas plus que ça les bijoux. Ca me facilite la vie et me convient à merveille. Et zut à ceux qui pensent que ça fait partie de la panoplie de base de toute nana qui se respecte.
Pourtant, soyons honnête, être une fille au milieu de garçons, et je le sais depuis des années, c’est bien satisfaisant quand même. Ca implique que même sans efforts soutenus, je reste la fille du lot. Ce qui ne manque pas d’être agréable. Et c’est à ce titre, peut-être, qu’on me garde tout de même deux ou trois égards particuliers… c’est en tout cas à cela que j’attribue la désormais célèbre « aura » qui me poursuit ça et là.
Je suis mon genre de fille, résolument, mais pas vraiment une nana.
Et pourtant… pourtant je pleure régulièrement devant la télé, j’aime les chansons larmoyantes et les peluches adorables, je tiens un blog qui me sert de journal intime maintenant que j’ai perdu le mien il y a un an et demi de cela (perte dont je n’ai pas encore tout-à-fait accepté le côté irrémédiable mais il faudra s’y faire un jour), etc… Il y a mes longs cheveux, aussi… J’ai des côtés féminins, si-si !
Rien que ce blog, par exemple, est ce qu’il y a de plus féminin chez moi. Mon écriture est ce que j’estime être de plus féminin, avec ces longues phrases, ces mots à la pelle et toutes ces pensées un peu tristes ou casse-tête. C’est ça mon côté fille, je pense, c’est quand même plus souvent le propre des gonzesses de se poser mille questions sur leurs sentiments. C’est un aspect, certes, que je ne donne pas souvent à voir aux autres, et encore moins aux gens avec qui j’aime à rire. Je me suis blondée, depuis un an et demi environ, et c’est plutôt naturel vu la suite d’évènements pendant ce laps de temps, mais en moi, la fille fragile existe toujours, simplement je ne la donne plus à voir. Est-ce une bonne chose ? Les gens recommencent à me voir comme une personne forte et toujours de bonne humeur (ou presque), et dans le fond c’est pas plus mal ; je réapprends à m’ouvrir petit-à-petit auprès de ceux qui ont su percer les défenses et ça par contre, ça m’est très gênant.
Ca ne me plaît pas toujours d’ébrécher la carapace mais en même temps une partie de moi a besoin de le faire, cette même partie que j’ai étouffée depuis ma précédente rupture, et qui renaît en ce moment (peut-être juste éphémèrement, parce qu’elle en a l’occasion, ou peut-être sur du long terme, je n’en sais rien).
La fille qui est en moi n’est pas partie avec le temps, elle est juste cachée, terriblement cachée, je ne sais pas si je veux la sortir de là où elle est, et je suis encore moins sûre de vouloir la déloger de là maintenant, dans les circonstances actuelles…
Etre une nana c’est avant tout laisser une chance à d’autres de me faire souffrir, et ça je ne le permettais quand même plus trop depuis quelques temps. Pas mal de gens pensent que vivre, c’est prendre des risques, mais jusqu’à quel point un risque n’est-il pas encore une folie inconsciente ?
Quand je me pose toutes ces questions, je me sens féminine. Mais aussi très friable. Ca ne me fait pas envie. Lorsque je me comporte de façon plus dure, c’est quand même mille fois moins inconfortable ! Qu’est-ce qui est mieux ?
Depuis un an et demi, je n’ai plus permis à personne de m’atteindre, petit-à-petit, j’ai fermé la porte à toutes les opportunités, quelle que soit la personne dont elle vienne. Je n’ai pas une seule fois remis en cause le bien fondé de ma carapace. Etre seule, c’était confortable, pratique, sécurisant, et franchement apaisant. J’avais sans doute besoin de prendre du recul avec les hommes sur un plan sentimental, mais je m’y suis rapidement plue. Etre seule, c’est le pied ! Simplement est-ce une raison pour le rester ? Quelles que soient les opportunités ? Redevenir la fille dans un couple, ça ne m’attirait plus, mais où était la peur, et où était l’envie ?
Si j’ai eu une leçon à tirer de ce qui est sorti de la relation avec le dernier ex en date (sinon le précédent également), c’est bien que lorsqu’on n’a pas une vie stable en solo, c’est pas facile de mener une relation stable. Et que lorsqu’on ne s’aime pas beaucoup soi-même (et actuellement comment avoir une bonne opinion de moi ?), on court à l’échec avec les autres.
Il y a peut-être des filles qui ne sont pas faites pour être avec des hommes, des filles qui, parce que c’est dans leur caractère, sont mieux seules. Comment savoir si je suis de celles-là ?
Le simple fait de me poser ces questions est déjà un signe que mes raisons précédentes pour rester seule ne suffisent plus. Je ne crois plus aux choses de l’Amour, mais que se passerait-il si je tombais sur quelqu’un qui a encore la fraîcheur d’âme d’y croire ? Dans le fond, je ne veux pas que tout ça soit mort en moi. Je ne veux pas ne plus être capable de rêver que c’est possible. Ca a pourtant bien été le cas depuis plus d’un an et demi maintenant.
En fait la question ce n’est bien-sûr pas d’être une fille ou non, bien que ça participe.
Et je ne suis pas plus avancée à la fin de ce post que je ne l’étais au début.
Parfois, face à certaines personnes, on est simplement faible et puis c’est tout, on a envie de se laisser aller, et comme je ne me laisse plus aller depuis bien des mois, c’est normal que lâcher un peu de ce précieux contrôle me fasse peur. Mais est-ce juste une question de peur ? Est-ce que je ne joue pas aussi ma sécurité en les circonstances actuelles ? Est-ce vraiment le moment de rejouer à tout cela, de tenter la malchance comme si je n’en manquais déjà pas ?
Il n’y a pas de bonne réponse. Je crois que je ne suis plus celle qui a le pouvoir de me rassurer sur tout cela maintenant. Le tout c’est de tomber sur quelqu’un qui ait la force de me rassurer quand j’en ai besoin. Mais c’est tout de même beaucoup demander à quelqu’un, non ?
Dans les jours à venir, sans doute d’autres posts à teneur tout aussi rébarbative, mais c’est plutôt normal vu le week end qui m’attend.