Ce qui me manque

25 mars 2006 à 7:57

Rire du tour de force accompli par l’équipe du Président Bartlet, me retourner, et voir qu’il n’est pas là pour saluer l’effort avec moi. Il ne me manque que ces jours-là. Mais ces fois-là, c’est pas à moitié.

L’ami me manque. Je sais que je ne le retrouverai jamais. Je n’ai même pas envie d’essayer. Mais une fois de temps en temps, les bons souvenirs reviennent, et ce ne sont que des souvenirs. [soupir]

Je ne sais pas pourquoi je pense à lui depuis que ma grand’mère est morte. Ou plutôt je le devine, mais ne comprends pas que ce sentiment perdure. J’ai presqu’immédiatement pensé à lui ce soir-là. Je me suis dit qu’il savait sans doute ce que je ressentais. Mais surtout j’ai ressenti de la colère contre lui, j’ai pensé : « il l’avait rencontrée, lui, il a passé du temps avec elle », j’ai ressenti le besoin de lui faire me rendre les moments où il l’avait cotoyée. Comme si j’avais besoin de temps en extra avec elle, et qu’il devait me rembourser de ces moments-là. C’était stupide, mais la mort de ma grand’mère m’a fait penser à lui de cette façon.

Et depuis, une fois de temps en temps, je continue d’y penser. J’ai envie de jouer à un jeu video… c’est lui qui l’a gardé. Je regarde A la Maison Blanche… je ris et m’émeus seule. Je classe mes cassettes videos et tombe sur le final d’Angel… qu’est-ce qu’elle était bien cette autre saison qu’on avait regardé d’une traite, en moins d’une semaine ! Quelqu’un me parle de photos de moi, je dis que je n’en ai aucune récente de moins de 5 ou 6 ans… je me souviens soudain que je mens, il ya celles à EuroDisney. De petites choses.

Je n’ai pas été prise de l’envie de l’appeler depuis des mois et des mois. Peut-être même depuis un an. Je ne m’en soucie plus à un tel point, que je ne me souviens même plus de la dernière fois où j’ai eu un pincement au coeur en pensant à lui, alors que d’ordinaire je n’ai besoin de faire aucun effort pour me souvenir de ce type de choses, du moins tant qu’elles me hantent.

Je m’étonne chaque fois que je m’aperçois qu’il est venu sur mon blog, mais n’ai pas la moindre envie de lui envoyer un mail, même si dans ses commentaires, il laisse son adresse. Pas un seul instant il ne me viendrait l’idée de reprendre contact. Et puis je sais très bien que, quand bien même je le ferais, rien ne serait plus jamais comme alors. Et c’est l’ambiance d’alors qui me manque. Ce sont les coup de fils d’une heure ou deux le soir, à commencer à parler de choses sombres pour finalement parler de séries. Ce sont les rires et les échanges de vannes. Les conneries, quoi.

Pourtant, à la vérité, je n’ai pas très envie de voir des gens. J’ai deux ou trois noms qui me viennent à l’esprit, de personnes qui ne demandent qu’à avoir des relations moins superficielles avec moi. Il y a cette amie du lycée avec qui petit-à-petit je reprends contact. Cette autre que je snobe copieusement sans avoir le cran de lui expliquer pour moi (c’est comme ça, je préfère éviter d’expliquer frontalement et laisser les choses se tasser toutes seules). Cette membre de mon forum qui s’étonne que je ne sois pas plus causante avec elle en privé. Et puis aussi, bien-sûr…

Et il me convient parfaitement de rester à la surface des choses avec toutes ces personnes, et toutes les autres. Quel que soit le degré d’amitié que je ressente pour eux, je ne leur accorde qu’une place modérée dans ma vie, totalement par choix, et j’en suis ravie. A force d’ignorer des mails ou des coups de fil, de faire du silence radio à dose plus ou moins intensive, j’ai fini par obtenir la distance exacte à laquelle j’aspirais, et vais aspirer quelques temps encore, sans doute. Donc il ne me manque pas des amis. Ca va très bien pour moi de ce côté-là et c’est même un des rares qui me donne autant satisfaction en ce moment. Il ne me manque pas des amis, il me manque juste lui. Lui l’ami.

J’y repensais, un peu plus tôt, justement après avoir eu ce petit soupir pendant A la Maison Blanche, ce soupir de regret qui voulait dire « il aurait sans doute ri sur ce coup-là ! ».

Je me suis demandé à quoi ça rimait. Je me suis demandé ce que pouvaient bien signifier certaines autres choses…

Par exemple pourquoi venir sur mon blog alors qu’il voulait à tout prix m’effacer de sa vie ? Pourquoi faire l’effort de le chercher, de lire plusieurs posts (et Dieu sait que mes posts sont rarement courts !), et même de prendre des nouvelles de ma famille ? Il y a peut-être un an, peut-etre légèrement moins, je me serais faite des idées sur le sujet. Mais au jour d’aujourd’hui, c’est simplement au-delà de mes facultés de compréhension. Je l’ai effacé de ma vie ; pas de mon passé, ça c’est évident, même si je le voulais j’en serais incapable, il a fait partie de mon existence pendant 5 ans et je ne peux l’effacer ni l’oublier, mais en tous cas, il n’est plus dans mes pensées (à part depuis deux semaines, comme je le disais, mais le cas est un peu particulier, non ?) Je ne me demande pas ce qu’il fait, comment il va, s’il s’en sort, s’il lui arrive des trucs bien, ou quoi ou qu’est-ce, enfin tous les trucs que je me demandais presque tous les jours à son sujet, lorsque j’étais encore sous le choc de la rupture et de l’éloignement physique. Je ne rêve plus de lui, non plus. Ok pas vraiment, mais c’était aussi dans les deux dernières semaines, c’est un cas à part encore une fois. Mais en-dehors de ces deux dernières semaines, où j’ai quand même été émotivement très bousculée il faut bien le dire, vraiment, je ne m’intéresse plus à lui en aucune façon.

Alors que moi, quand la séparation s’est faite, je ne le voulais pas ! Lui qui a voulu cet éloignement, cet effacement même, comment ça se fait qu’il ressent le besoin, une fois de temps en temps, de venir voir comment je vais ? Est-ce que j’ai loupé un truc ? Est-ce que je dois penser que je suis une mauvaise personne pour ne plus me préoccuper de lui et de son devenir ? Suis-je sensée, je ne sais pas, moi, regarder les infos, voir qu’il se passe un truc à Nantes, et me demander comment il va, ou l’impact que ça a sur lui, ou je ne sais quoi d’autre ? Dieu du ciel, j’ignore même s’il s’est passé quoi que ce soit de spécial à Nantes ces derniers temps ! C’est pas comme ya un an où je pouvais même pas regarder la meteo sans penser à lui, on en est à mille lieues ! J’ai fait une croix dans ma vie de tous les jours. J’aurais pensé qu’il l’aurait faite avant moi. Dois-je comprendre que ça n’a pas été si facile pour lui de m’oublier ? Après tout qu’est-ce qui m’étonne, j’ai été dans sa vie le temps qu’il a été dans la mienne, si je ne peux l’effacer, sans doute que lui non plus, pas si facile apparemment, puisque moi-même j’ai encore des périodes, comme en ce moment, où je pense à lui. Et puis ça fait plusieurs semaines maintenant qu’il n’a rien posté sur mon blog, je ne vois pas pourquoi je me pose tant de questions.

Tout ça, c’est la faute à la série A la Maison Blanche. Je n’aurais jamais autant cogité si j’avais pas regardé ce foutu épisode cette nuit. Les questions se seraient estompées, de la même façon que la douleur d’avoir perdu Mémé s’est atténuée, déjà. Déjà…

Mais pourquoi ces deux-là sont-ils tellement liés dans mon esprit, que lorsque je perds l’un, je ne peux m’empêcher de penser à l’autre ?

On en est là. L’ami d’une autre vie me manque. Je ne le retrouverai jamais, je ne le cherche pas, mais il me manque. Comme ça. Depuis deux semaines. Peut-être encore un peu, et après je reviendrai certainement à la normale. Ca vaudrait mieux parce que je ne saurais vraiment pas interpréter ça, autrement.

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