Il semblerait que je me sois endurcie au point de maintenir la distance même quand les gens tentent d’être gentils avec moi. Et à vrai dire je ne suis plus très sûre de supporter que les gens manifestent de bonnes intentions à mon égard.
Ai-je commencé à considérer (pour maintenir la métaphore) que les « autres » sont des virus ? Ou seulement un certain genre ? Est-ce que c’est juste parce que je souffre plus que je ne me l’avoue ? Est-ce que ce peut être une séquelle de la séparation de l’an dernier ? Ai-je peur de quelque chose ? Tout cela à la fois, sans doute, et plus encore. Mais je refuse avec véhémence toute tentative d’approche de quelque nature qu’elle soit.
Les gens gentils, merci mais non merci. Les autres non plus. Cessez juste de chercher à faire partie de ma vie. Contentez vous de flotter vaguement et de déconner de temps à autres. Soyez jetables sans être jetés. Juste pour être sûre que personne ne va s’accrocher…
Il y a quelque chose que je sais et dont je ne peux pas parler par tact. N’est-ce pas ironique ? Le moyen même qui me permet de mettre une barrière, m’y contraint aussi parfois lorsque je voudrais m’exprimer. Il y a quelque chose que je sais et que je ne comprends pas. Les choses sont différentes depuis que je le sais. Et elles n’ont pas changé, non plus. Il y a quelque chose que je sais mais dont j’ignore comment le gérer.
Le mur n’est pas encore assez haut. Je ne veux pas me rendre exécrable, au contraire je veux des camarades de déconne et de partage d’avis sur des choses aussi futiles et nécessaires que la télé ou la musique ; juste que les gens ne m’approchent pas de si près. Je ne sais pas comment faire respecter cette distance de sécurité aux autres sans qu’ils pensent que c’est contre eux.
Aujourd’hui j’ai pleuré et je n’ai pas aimé. C’était la première fois que mes larmes ne me semblaient pas me soulager mais me peser plus encore. Au vu des jours qui s’annoncent, ce ne sera peut-être pas la dernière.
Est-ce que j’allume mon téléphone ? J’ai peur des mauvaises nouvelles. J’ai peur de ce que le monde peut me faire. Je suis à l’abri sous mon répondeur.
Une note décousue.