Arrêtez de vouloir me parler. Ca va bien maintenant.
On sait tous que les mots, j’aime ça. Mais en ce moment, gardez-les pour vous, parce qu’un mot, c’est vide, c’est creux, et surtout ça ne se mange pas. Ca ne paye pas les factures qui continuent d’arriver comme si de rien n’était. Ca ne remplace pas une rentrée d’argent. Et quand vous avances que ça pourrait, c’est encore plus ignoble de dire des mots dont on ne se rend pas compte ce qu’ils coûtent à entendre. Arrêtez de me proposer des solutions qui n’en sont pas. Je ne vais pas aller quémander auprès de mes amis, de toutes façons, le mois prochain, et le mois d’après, ce sera strictement la même chose. Si mois d’après il y a.
Arrêtez de vouloir me parler parce que je n’ai pas envie de devoir faire semblant. Parce qu’au téléphone, le réflexe est le plus fort et que je me retrouve à faire semblant même si je n’ai pas envie. Juste parce que ça fait des années que dés que les gens me parlent, je les rassure. Je les rassure sur le fait que le monde n’est pas si mal foutu. Sur le fait que je suis de celles qui savent garder le sourire. Sur le fait qu’ils sont les plus à plaindre, parce qu’on a toujours envie de passer pour le plus à plaindre de la bande, parce que nos problèmes sont toujours plus gros, et plus douloureux, et plus compliqués que ceux des autres. Non, je n’ai pas envie d’entendre les vôtre non plus. J’ai envie de vivre les dernières semaines de ce sursis, ou les derniers jours je ne sais pas encore comment ça va se calculer, sans que les gens me parlent.
Parce que dans une voix on entend toujours la pitié. Dans des mots, moins.
Je sais bien qu’ils sont chargés de bonnes intentions, ces gens qui voudraient m’appeler, me parler, entendre ma voix pour être sûrs que tout va bien, mais je ne vais pas bien, voilà tout, et je n’ai pas envie de me plaindre au téléphone comme je le faisais il y a quelques années quand ça n’allait déjà pas (mais que ça allait quand même mieux qu’aujourd’hui). Je n’ai pas envie de mots, de paroles, d’entendre certaines choses certainement, d’en dire d’autres.
Je n’ai même pas envie de les écrire mais après plusieurs semaines de blakcout, il fallait quand même que je vois prévienne : je ne supporte plus quiconque veut me parler.
Sans aucun rapport avec mon amitié ou non pour ces gens-là, d’ailleurs.
Oui, d’abord penser à soi, ou plutôt d’abord s’écouter soi. La personne la plus importante à écouter, c’est soi-même.
Tu noteras que même si je te laisse tous ces commentaires, je n’ai pas vraiment envie de te « parler », ou plutôt je n’ai pas l’impérieuse nécessité que tu m’écoutes ; ce que je fais avant tout, en lisant ton blog, c’est t’écouter toi. Et je n’attends d’ailleurs même pas que tu me répondes ou me parles.
Et je viens te lire seulement par envie, quand j’en ai envie, c’est ça qui est bien avec les mots écrits, on les lit comme on veut, quand on veut ; pareil pour mes mots : tu les lis quand tu veux, si tu veux. Liberté totale !!
Bref, la personne la plus importante pour toi, c’est toi ! La personne la plus importante, c’est toujours Soi. S’écouter soi, écouter ce dont on a besoin, ce dont on a envie. Faire ce qui NOUS semble nécessaire, important, les mots des autres ne sont que secondaires.
Ne jamais se forcer à écrire ou à lire, à parler ou à écouter.
Have a nice day. (phrase valable quelque soit le moment où tu la lis )