Une histoire de dingue.
Ce matin j’avais un entretien à Evry ; je m’aperçois au sortir du train que ma carte orange a disparu. Comme je suis déjà en retard du fait que c’était la Journée Mondiale du Lambinage sur la ligne D, je me dis que je fouillerai mon sac plus tard et file à mon rendez-vous.
(qui s’est très bien passé, d’ailleurs, réponse définitive vendredi)
Au retour, je mets le sac… à sac, et rien. Pas l’ombre d’une carte. Je me vois donc obligée de racheter une carte orange, 68 euros quand même… Deux fois 68 euros en moins de 10 jours, ça aurait tendance à m’irriter. Donc bref, me voilà en possession d’un titre de transport.
Jusque là vous me suivez.
Je reprends donc le RER dans l’autre sens, en maugréant sur tout ce qui était avec ma carte orange (gloire à moi pour ne pas la mettre avec ma carte bancaire, au passage) et qui est perdu, définitivement perdu, totalement perdu. Parce qu’au prix d’une carte orange, de nos jours, on peut espérer longtemps.
(et puis je n’avais pas mis de photo sur la mienne)
Je rentre à la maison, dépitée, maudissant quelque peu la responsable de mon école et son rire stupide lorsque, apprenant que l’entreprise qui m’avait reçue ce matin avait 90% de chances de me prendre à la rentrée, elle a eu la finesse de dire « ça valait le coup de perdre votre carte de transport ». Hin hin. Note pour plus tard : trouver ça drôle.
Je rendre donc en mon petit chez moi, m’ouvre une bonne boîte de sauce tomate fraîche, lance un épisode inédit comme il en pleut en ce moment, frissonne pendant 45 mn, et finis pile à temps le déjeuner comme la série, pour m’apercevoir qu’il est l’heure d’aller chercher une couverture pour ma chère frangine chez ma matriarche.
Car pas plus tard qu’hier soir je me suis engueulée avec cette petite peste parce que ça fait des semaines qu’on parle qu’elle dorme chez moi, et qu’elle a toujours une merveilleuse excuse pour décommander : hier, c’était parce que ça la faisait chier d’amener de quoi dormir. Merde alors c’est ma faute, j’avais qu’à acheter un second lit juste pour qu’elle passe une nuit chez moi. Donc je me suis entendue avec ladite matriarche pour aller chercher un gros duvet à caler sous les fesses gâtées pourries de la benjamine. Rendez-vous à 16h30 à la gare.
Et j’étais presque dans les temps.
Presque.
Et alors là, suivez bien la démarche. Attention, ça va aller très vite.
La carte orange n°2 était sur mon bureau. Je m’en saisis. Ainsi que de mon portable. Pose les deux objets sur le lit. Prends mon portefeuille sur la petite table noire. Mets le portefeuille dans mon sac. Me saisis de deux lettres arrivées ce matin et que je n’ai pas encore lues (ça sera ça pour s’occuper dans le train). Reprends machinalement ce qui est sur le lit. Prends mes clés. Prends la porte. Ferme derrière moi. Descends les escaliers. Sors du hall. Fais quelques pas dans la rue et… ah bah pas la peine de garder mes deux lettres à la main. J’ouvre le sac pour les y ranger et réalise que je n’ai pas ma carte orange deuxième du nom dans la main. Pas à la ceinture non plus. Ni dans le sac. Quelle conne !!! Je l’ai oubliée à la maison.
Je refais le chemin dans l’autre sens. En tout je n’ai pas fait plus de 20m. Je reprends le hall. Remonte les escaliers. Rouvre la porte. Y remets mes clés. M’approche du lit…
Et voilà mesdames et messieurs, la Grande lady, Magicienne du Cirque du Soleil, sous vos yeux ébahis, a fait disparaître sa carte orange !!! [musique de circonstance et clowns]
Ok, c’était peut-être dans mon sac, après tout.
Non.
Ok alors sur le bureau ?
Non plus.
Sur le lit ? Dans le couloir ? Dans l’escalier ? Dans le hall ? Dans la rue ?!
Nenni.
Si quelqu’un se sent l’âme d’un Rouletabille, n’hésitez pas, j’ai perdu deux cartes oranges en une journée, je suis prête à entendre tous les conseils.
PS : plus de 6 ans maintenant que j’ai une carte transport sans aucun soucis, et je trouve le moyen d’en perdre deux la même journée. Deux possibilités : soit un Leprechaun m’a prise pour cible, soit je suis vraiment une gourdasse aujourd’hui.