Ma voie

14 mai 2005 à 2:25

Je n’ai jamais vraiment cherché. Je ne me rappelle pas m’être demandé ce que je pourrais bien faire plus tard. J’ai toujours su. Ce que je me rappelle m’être clairement demandé, c’est ce que je pouvais faire de façon réaliste.

Depuis que je sais tenir un crayon, j’ai toujours écrit. Communiqué. Ce que j’appelle de « l’exportation de sentiments » parfois. J’ai un besoin depuis toujours de faire vivre dehors ce qui respire à pleins poumons en moi. Ca n’est pas neuf, et je ne me rappelle pas avoir dédaigné un seul mode d’expression jusqu’à présent. J’ai écrit, dessiné, chanté, dansé, fait de l’humour… toujours en autodidacte, certes. Mais il a toujours fallu que ça sorte.

Alors non, je ne me suis jamais demandé ce que je voudrais faire de ma vie. Uniquement ce que je pourrais faire. Et j’ai si longtemps douté de mes capacités… que j’ai le plus souvent mis mes désirs de côté en m’astreignant à un sens des réalités qui était peut-être plus vrai que nature. A force de voir le monde d’un oeil défaitiste, j’avais presque oublié que parfois, ce qu’on veut peut se produire. Qu’on peut parfois arriver à ce que l’on souhaite.

Lorsque j’étais en terminale, j’avais signé avec quelques unes de mes amies une sorte de pacte : normalement, à 10 ans de cela, nous devrons avoir fondé notre propre société, la Cop’s Corp., où chacune devrait avoir son département. Le mien, c’était les séries télé. Je voulais en écrire. Je voulais écrire. Créer. Et à cette même époque, alors que les copines trouvaient ce pacte farfelu fort amusant, je ne cessais de me répéter : « il fuat bien que certaines personnes réussissent dans ce monde. On n’est pas tous forcés de rater notre vie. On n’est pas tous obligés de faire un métier que l’on hait. J’y arriverai. »

Depuis la vie m’est passé dessus une ou deux fois (en bagnole et même une fois en camion 10 Tonnes) et j’avais complètement abandonné l’espoir de réussir un jour, enfin, à vivre de ma plume. Chose dont on me jure depuis toujours qu’elle est impossible.

Eh bien pourtant, aujourd’hui, une lettre est arrivée. Je suis admise dans une école de communication.

Alors qui sait ?

Je me sens absurde d’avoir douté de ma voie. C’est ce qui bat en moi depuis toujours : exprimer, communiquer, avoir des idées, imaginer, créer… et depuis maintenant plus d’un an, j’ai accompli certaines petites choses : faire avancer un site web préexistant, créer le mien propre, démanteler certains fonctionnements, certaines industries… J’ai toujours su que je voulais le faire, pourquoi ai-je écouté tous ce et tout ceux qui voulaient me faire penser que c’était une bataille perdue d’avance ?

J’ai reçu cette lettre et jamais rien ne m’a semblé si naturel.

C’est juste ma voie. C’est juste moi. C’est la direction vers laquelle je voyage depuis toujours. Et cette admission dans cette école veut juste dire que désormais, le chemin est pavé. Il y a encore beaucoup de marche mais, vous savez, mais je me suis tellement abîmé les pieds, je n’ai plus peur. Je vais arriver là où j’ai toujours voulu aller.

Et dans quelques temps, d’ici un diplôme, un ou deux postes et quelques projets, je regarderai ces années de doutes avec un sourire amusé et je me dirais : « tout cela n’était qu’une question de confiance en moi. Mais j’y suis. »

Je marche vers moi et vous n’imaginez pas comme ça fait du bien. J’ai hâte de me rejoindre.

PS : sur Ajisai Eye Ai Monogatari des Biyûden

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