Coup de téléphone. C’est lui. Il me dit : « j’ai des affaires à toi, je passe ? » T’as cru que je t’attendais ? J’ai une tête de Pénélope ? Je te dis quand tu peux passer, tu ne t’invites pas !
Là-dessus je fixe le rendez-vous au soir, et comme il n’est pas capable de consulter Mappy (ou de se souvenir du chemin qu’il a fait au moins 5 fois déjà), je vais le rejoindre à la sortie de l’autoroute pour lui dire où tourner.
Mon Dieu, cette voiture empeste. Seigneur, il est immonde. Joli jogging sale, by the way. Et ces cheveux, il cherche à se faire une coupe Jackson 5 ???
Arrivés devant à bon port, je prends ce qu’il faut et descends. Et c’est tout.
Quoi, c’est tout ? Je laisse partir comme ça l’homme que j’aimais tant ???
Oui, mes enfants, oui, et avec une certaine envie de lui crier « bon vent ». Avec une seule hâte c’est qu’il disparaisse.
De deux choses l’une, soit je me suis endurcie plus que je ne m’y attendais en un mois et demi (ce n’est jamais très bon signe), soit de récentes interrogations ont clairement pris le dessus sur mon attirance ou non pour le sexe prétendument fort. Quand on pense à la souffrance que je ressentais il y a encore pas si longtemps… A la douleur qui me brûlait. Et j’ai réussi à m’extirper de tout cela si vite ? Ca fait peur. Ca fait très peur. Je sais que je suis plutôt au point quand il s’agit de gérer mes émotions mais là ça dépasse tout ce qui m’est connu de moi-même.
Cette épreuve m’a indubitablement transformée, mais au-delà de mes prévisions. Bien au-delà si j’en crois mes récents doutes. Et encore plus au-delà maintenant que je vois avec quelle froideur mon âme traite ce type.
Je n’ai même plus pour lui la moindre tendresse (et d’ailleurs c’est heureux), je n’ai pas ce sentiment que j’ai encore pour tous mes autres « ex », et qui était du genre : je le reconnais bien là.
La mutation me plaît de moins en moins. Autant je suis à peu près certaine d’arriver à maîtriser certains changements, autant m’être glacée à ce point fait vraiment peur. Je me crois capable d’assumer ce qui émerge depuis quelques jours (ça va ya pas encore de quoi se trimbaler à la marche des fiertés) mais pas du tout de devenir un glaçon distant et refermé, incapable de laisser passer la moindre tendresse, de reconnaître un passé qui n’a pas été toujours horrible (juste les six derniers mois, mettons), etc…
Je pensais n’être distante qu’avec ma famille, mais il s’avère que même quelqu’un qui a autant compté dans ma vie ne m’arrache plus la moindre indulgence. Et c’est plutôt terrible.
Peut-être que je m’invente des émois amoureux pour me sentir encore en vie. Peut-être que j’ai besoin, comme lui, de me remplir avidement d’émotions qui ne m’appartiennent pas vraiment, juste pour éviter le vide qui me guette, dans lequel je me suis jetée, alors que l’apathie semblait la solution idéale pour arrêter de souffrir pendant une période.
Ce qui est certain, c’est qu’à mes yeux il a perdu tout titre. Il n’y a plus de Lord T, mes amis, une page a été tournée.
PS : Sur Morning Musume – As For One Day (que quelqu’un m’enlève cette chanson !!!)