Vertiges

29 janvier 2005 à 22:31

Cela arrive souvent, lorsque l’on fréquente le net, et notamment les salons de discussion, de rencontrer des gens avec qui le courant passe bien. Je crois qu’on tombera tous d’accord là-dessus. Parfois même, on vit un instant touché de grâce, qui plus jamais ne se représente, où la conversation est simplement parfaite. Les chatters connaissent bien cela, qui s’enflamment rapidement pour d’autres internautes, et dont le soufflet retombe aussi vite qu’il est monté. Nous connaissons quasiment tous ce type de contacts qui semblent prometteurs au premier abord, mais qui ensuite perdent de leur prestance.

Et pourtant. Et pourtant il arrive qu’on vive de nouveau ce type d’instants d’éternité avec un nouveau contact, alors qu’on pensait ne plus se laisser surprendre par les contacts à distance, alors même qu’on pensait n’avoir pas le coeur à ce genre de rencontre avant des décennies.

Ca donne tout simplement le vertige de se dire que l’on n’a pas fermé la porte des possibles, ou plutôt : que quelqu’un a su trouver la clé pour la réouvrir.

Soyons clairs quelques secondes : je ne pars pas du principe, loin de là, que ladite conversation engage quoi que ce soit de mon avenir, simplement : elle le peut. Et c’est ça qui est tout bonnement formidable.

Mais pour la première fois depuis un siècle, la porte s’est ouverte sur un monde qui m’a surprise de A à Z. Je n’étais plus préparée. Je m’étais entourée de gens… je ne dirais pas sans surprise, cela a non seulement une connotation négative mais en plus n’est pas exact, je dirais plutôt qu’ils sont cernables. Bref, confortables à fréquenter. Ils ne représentent pas de danger, dans le fond, ils ne provoquent pas de déséquilibre ; certes je ne les connais pas par coeur et serais bien en peine de le faire, mais je n’ai pas à tenter de déchiffrer l’insondable, ou de me trouver devant des personnalités me troublant à l’excès.

Ce dont je parle… est tout le contraire des personnes dont je me suis lentement entourée ces derniers mois.

Et je me suis demandé : quelqu’un qui lit une majeure partie de ma prose sur le net est-il capable d’anticiper la part de non-dit qui s’y trouve, et de me capturer si facilement, au moins le temps d’une conversation ?

La vérité, c’est que c’est terriblement effrayant d’être comprise à ce point-là en quelques heures. Exaltant et effrayant à la fois, naturellement.

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1 commentaire

  1. Cédric dit :

    Je poursuis ma lecture. Il me reste quelques mois à lire, les premiers, et je constate que tu y étais davantage prolixe que par la suite.

    Quelques heures de plaisir à te lire en perspective !

    J’adore qui tu es.

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