J’ai la sensation étrange d’avoir déjà vécu cette scène. Attendez, je me concentre sur les mots exacts : « Tu n’es pas chez toi ici, je te signale, ce n’est que temporaire et en fait, ça l’est de plus en plus. Fin mars, travail ou pas travail, il faudra que tu sois partie. »
Ah, oui, c’est très proche de ce qui a sifflé à mes oreilles il y a quelques mois. Au lieu d’un jeune éphèbe pété de thunes, c’est une vielle dame rondouillette qui me le dit. Ca, et le délai (deux mois et demi au lieu de trois mois pleins) : sinon il n’y a aucune différence.
J’en ai marre de tous ces gens qui acceptent de me prendre chez eux et qui se rendent compte que ça veut dire que je vais être chez eux. Ils changent tout simplement d’avis et me mettent à la rue, et c’est vrai que ça règle le problème : le leur. Mais quand on prétend aider, pourquoi ne pas vraiment le faire ? Dans ce cas-là, pourquoi ne pas dire dés le début « non je n’ai pas envie que tu viennes », mais non, à chaque fois, ils font des choix et vous les reprochent ensuite « je n’ai jamais voulu que tu vives ici ». Alors pourquoi y suis-je ? Comme si je m’étais invitée en forçant la porte. Quand les gens assumeront-ils leurs choix ???