Je cherche la Paix dans mes rêves

6 janvier 2005 à 10:29

Voilà ce qu’il veut, voilà ce qu’il a eu : on n’a plus aucun contact d’aucune sorte en journée.

La nuit, c’est autre chose. Il est là. C’est l’évidence. Il s’aggrippe pour ne pas me laisser tranquille. Le harcèlement continue, d’une certaine façon et pour autant que c’en ait été un (ce que me confirmera mon ancienne psy que je dois retrouver la semaine prochaine)

Chaque fois, je rêve de lui.

Je sais que j’ai longtemps rêvé de la situation avec mon père. J’ai en mémoire un froid et particulièrement désagréable rêve où j’étais assise à mon bureau en train de dessiner (à moitié absorbée, comme on peut l’être dans un rêve, par quelque chose de complètement farfelu, en l’occurence des crayons de couleur dansant en forme d’arc-en-ciel), lorsqu’il a bondit bestialement et plein de fureur dans la chambre pour me… oui, encore heureux, le rêve s’était arrêté là. Mais c’est un des rares rêves où la situation se déroulait comme dans la réalité. Le reste du temps, tout se faisait sous couvert de métaphores plus ou moins habiles, souvent filées, comme le vampire, que vous devez maintenant connaître.

Avec Lord T, de toute évidence, je n’y arriverai pas. Mon esprit n’a pas l’air de maturer la question en la digérant via un processus métaphorique, ou une représentation abstraite quelconque, mais bel et bien des portraits cinglants de réalisme et de vérité : quand un élément varie du réel, vous pouvez être sûrs qu’il n’a pas la moindre influence sur ce qui se passe. Le décor varie par exemple, mais ni la rancoeur tenace, ni le mépris, ni les mots blessants, ni même, de mon côté, l’impression que tout est fini et que le moindre de mes efforts me coûte sans rien accomplir.

Il ne s’agit pas de rêver pour utiliser une soupape de sécurité, je revis, quasiment toutes les nuits, avec lui, la même chose que ces six derniers mois : belle performance pour quelqu’un qui voulait partir. De toute évidence j’y suis encore.

Cette nuit, une variante : j’ai eu l’espace d’un instant l’impression que les choses se passaient différemment. Dans cette version, il y avait de l’espoir. Il avait accepté une sorte de conciliation devant un groupe de psys, et ne restait pas enfermé dans son mutisme. Et c’est naturellement le moment qu’a choisi le réveil pour sonner.

J’ai donc lutté pour me rendormir : il me fallait un happy end. Eh, merde, au moins une fois et en rêve, ça fait de mal à qui ? J’ai senti que j’en avais besoin, juste un peu, juste une fois, juste parce que je vais très mal, juste parce que j’ai recommencé ma frénésie des achats, juste parce que je pleurais au téléphone l’autre jour avec Joker, juste parce que ça arrive trop peu souvent actuellement, juste parce que Mirador n’en finit plus de m’étouffer. J’avais tout cela à l’esprit confusément et j’ai tenté de me rendormir, malgré mes deux matous qui miaulaient à qui mieux-mieux (faut que j’arrête de les nourrir au saut du lit, ça va me tuer mes grasses-mat’ ça)

Dans un premier temps, ça allait. Je déménageais, mais il était gentil. Sa mère était gentille. Elle nous commandait des kilos de chocolat (conséquence que je présume découler de consommation de chocolat belge la veille, à propos merci encore Tibou, dans ce contexte précis ça n’en a peut-être pas l’air, mais j’ai vraiment apprécié). Lord T me fait visiter son campus, les pièces sont plus blanches, plus lumineuses, il a pour moi des attentions touchantes.

J’aurais dû me réveiller à ce moment-là car une fois de plus les choses ont mal tourné et nous sommes revenus à la case départ. Une fois de plus le réel a repris le dessus.

C’en est décourageant, si même mon inconscient, mon subconscient, et toute la tribu des -scients, ne m’aident pas à guérir, la tâche va forcément être plus difficile. Comme si j’avais besoin de ça, comme si elle ne l’était pas suffisamment, comme si franchement je ne pouvais m’attendre à un coup de main de personne, pas même de moi.

Au réveil (près d’1h20 plus tard), le même tableau : le nouveau toit en pente qui m’étouffe, les chats affamés (ce n’est pas bon non plus de dormir avec pareilles bestioles se pourléchant à côté), et la conviction d’avoir raté ma nuit.

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