J’ai peur de Noël.
Ok, non, bon, précisons un brin. Je n’ai pas peur des chômeurs avinés en costume rouge rapiécés (qui peut dire ce qui m’attend après tout ?) dans les centres commerciaux, ni de ne pas trouver de cadeaux pour ceux que j’aime (en reste-t-il seulement ?). Ce sont peut-être des angoisses courantes (si j’ai bon souvenir) à l’approche de ces fichues fêtes, mais cette année, je ne les partage pas…
Cette année, ce qui me fait peur, c’est de n’avoir personne avec qui le fêter (pour la première fois de ma vie, puisqu’en cours d’année je me suis séparée de mes parents, je n’aurai pas cet impératif, et je soupçonne ma grand’mère de ne pas le fêter car c’est une date anniversaire d’un deuil très marquant pour elle), et de n’avoir rien qui se rapporte à cette fête : pas d’ambiance bonne enfant, pas de cadeaux, pas de repas avec quelqu’un. Dans le fond Noël n’est pas mort quand j’ai appris que le Père Noël n’existait pas, mais quand j’ai compris, cette année, que ma famille n’existait pas.
Où étais-je l’an passé à la même époque ? Lord T et moi nous coltinions en alternance une fois ses parents, une fois les miens, pendant quatre jours passés en région parisienne, sommes rentrés chez nous, il a appris un deuil dans sa famille et le lendemain d’un réveillon de la nouvelle année triste à en pleurer (c’est d’ailleurs ce qui est arrivé), est parti à un enterrement. Je pensais sincèrement que ça ne saurait être pire cette année…
Mon cadeau de Noël, cette année, sera de ne pas me retrouver à la rue. Et moi qui me plaignais du Noël où mes parents m’ont offert 5 paires de chaussettes… Tout est relatif, finalement.
J’ai peur que Noël ne soit plus jamais magique, avec la frénésie de décorer la maison, l’envie irrépressible de faire du pain d’épices pour la St Nicolas, etc… Quel étonnement, en fait, que je pense qu’elle reste ma fête préférée alors que, quand je regarde en arrière en me disant que je devrais sans doute être nostalgique, ils ont tous été pires les uns que les autres. Pathétiques, avec les cadeaux impersonnels de mes grands-parents paternels, déprimants, avec de cinglantes scènes de mon père, ou encore celui de l’an passé alors que les premiers problèmes se déclaraient avec Lord T qui ne tolérait plus ma dépression. Pourquoi est-ce que j’aime tant Noël, finalement ?
Parce que j’ai envie de croire qu’une année seulement, il ressemblera à celui des téléfilms sirupeux dont je me gave avidement…
PS : sur fond de Morning Musume – Happy Xmas Show (Live) qui est dispo sur Teruki Paradise (catégorie Hello! Project)…