Je n’arrive pas à dormir. Ok, vous me direz « et alors ? quoi de nouveau ? ». Et vous n’aurez pas tort…
Cet après-midi, j’ai eu le malheur de penser à quelque chose qui désormais me hante. C’est que s’il a quelqu’un d’autre… il couche forcément avec. Et aussi ridicule que ça paraisse dans la situation actuelle, cela me fait de la peine. J’ai beau toucher le bout de mon nez et sa nouvelle cicatrice en forme de U (ou de C, après tout…), rien à faire : la pensée d’une autre est insoutenable.
Pourquoi cette idée s’est-elle emparée de moi ? Parce que ce soir est nuit de gala pour l’école de Lord T, et que… allez, on sait ce qui se passe dans ce genre de cas. Non ? Bon, je résume : vous prenez un mec désoeuvré qui n’a pas pu tirer son coup depuis bientôt deux mois (à ma connaissance), qui est convaincu de ne plus croire en l’Amour (comme si tout le monde y croyait dur comme fer après pareille rupture… quoi ? Moi j’y ai cru tout de suite ? Ah non mais c’est pas pareil, je suis une grande utopiste ! Et puis rappelez-vous je n’ai personne d’autre à aimer), qui plus est, qui ne sort ni ne boit jamais, une fête orgiaque comme son école en prépare avec brio et où l’alcool coule à flot, et vous avez un chasseur prêt à se trouver une proie nocturne. Oh, inutile que ça dure plus que la nuit, je le connais : l’essentiel pour lui est que l’illusion soit parfaite. Qu’il s’auto-convainque qu’il est tiré d’affaire. Qu’il ne souffre plus. Qu’il est allé de l’avant.
Donc bien-sûr, l’idée s’est insinuée en moi, et ne me quitte plus. Voilà, merci, si c’est le seul genre de chose qui rester avec moi, je m’en passerais !
Je suis bonne joueuse, allez ! Je prends les devants. Je dis à Lord T : écoute, tu es chez toi aussi, si jamais ce soir tu veux ramener quelqu’un, ma porte sera fermée, je serai douchée de bonne heure, je ne verrai rien, soyez juste un peu discrets, d’accord ? Et si tu rentres seul ou que tu te prends un râteau, je serai là avec les épisodes d’ALIAS que tu as manqués…
Bien-sûr, j’uarais pu me taire. Des fois qu’il n’y ait pas encore pensé, voilà chose faite. Mais j’ai trouvé que c’était plus correct de poser la chose maintenant. Je n’aime pas l’idée qu’il se cache (ça dénoterai de pensée plutôt malsaines non ?), j’aime encore moins l’idée de lui sautant n’importe quelle gonzesse dans un recoin sombre ou à l’arrière d’une bagnole (je les connais, lui et ses regrets…), et je crois que tant qu’à ce que cela se passe, autant que je puisse en faire le deuil illico presto. Et puis, quoi ? Je ne suis pas mauvaise, s’il passe un bon moment autant qeu ce soit en de bonnes conditions, chez lui, dans des draps (à peu près) propres, avec ce qu’il faut où il faut.
Enfin, non, des préservatifs, yen a plus. Je les ai tous récupérés. Quoi ? Oui, bien-sûr qu’il y a une autre raison que le fait que je sois complètement déglinguée ! C’est que… ce sont les derniers. Ah je ne sais pas comment vous expliquer ça, j’ai ressenti le besoin impérieux de mettre la main dessus et de les garder pour moi. Pour me souvenir. Ce peut paraître un peu bizarre mais la dernière fois ça avait très bien marché, pour Gingerbear. Je les ai gardés dans un coin, sans y toucher, juste de les savoir là, et puis quelques temps plus tard je les ai ressortis à une autre occasion, et j’ai su comme ça que le deuil était fait. Et comme je riais de voir la date de péremption dépassée, ça m’a fait du bien et j’ai su que j’allais respirer à nouveau. Allez comprendre.
Après tout, si mes précédentes dépressions m’ont bien appris quelque chose, c’est qu’aussi bizarre ou anodin que ça paraisse, c’est par là que passe la guérison. Je fias mes provisions pour quand je pourrai guérir.
Me voilà donc, encore éveillée, à guetter le bruit dans l’entrée. Cet aspect-là, en effet, ne m’apporte pas grand’chose de positif. Mais, bon, il faudra de toutes façons passser par là, savoir qu’une autre le touche, ou le touchera, dans avenir proche, surtout le ocnnaissant, et que plus tôt je saurai vivre avec ça, plus tôt je n’aurai plus besoin de l’accepter.
Et puis, je ne sais pas, j’ai aussi eu la sensation qu’il fallait que ce soit dit, notamment la partie « et moi je serai là ». C’était nécessaire quelque part au fond de moi et un jour je comprendrai sans doute pourquoi. Peut-être parce que je veux qu’il garde à l’esprit que je resterai telle que j’ai toujours été, fidèle à mes convictions quoi qu’il en pense, et puis aussi, c’est très possible, afin d’avoir l’impression d’avoir le beau rôle. De temps en temps, il faut aussi que je pense du bien de moi et de mes actions. C’est comme ça, voilà tout. Je sens cela comme nécessaire. Lui réaffirmer que je ne laisse pas tomber, que je suis là s’il a besoin d’une copine avec qui rigoler devant ALIAS ou autre, ça me rassure sur l’état de mon coeur. Je ne suis pas fermée. Je ne suis pas aigrie. Je suis juste blessée. Mais pas morte. Quelque chose en moi vit encore, qui est capable d’être bon et aimant. Voilà aussi, ce que tout cela voulait dire.
J’ai l’impression, à travers cette douleur, de faire d’extraordinaires progrès.
PS : Rédigé en écoutant Faults feat. Toni Halliday – Acid Android. Vous pouvez télécharger gratuitement le clip de cette chanson sur mon site Teruki Paradise, rubrique « Divers Jpop », et n’oubliez pas de suivre le Mode d’Emploi pour bien comprendre comment procéder… Voyez, chuis pas comme ça.