J’ai souvent vécu cela. Une période de ma vie où rêver ne suffit plus. Voyons, quand était la première fois que me propres espoirs m’ont épuisée ? C’était au collège, en 3e. Un soir que je cherchais à m’endormir, j’ai réalisé avec douleur que mes rêves, les choses que je m’imaginais pour moi, me faisaient plus souffrir qu’autre chose, car ils ne se réalisaient pas. Ce soir-là quelque chose s’est fissuré en moi, et la blessure n’a de cesse de s’aggrandir et d’effriter mon coeur, petit à petit.
Je donnerais n’importe quoi pour n’avoir plus de rêves, être capable de me contenter de ma propre vie plutôt que d’en imaginer une autre. Combien de fois alors que je me passais les images d’une vie heureuse, ai-je ouvert les yeux dans le noir, et aperçu en lieu et place de gens aimants, le plafond en pente qui semblait à lui seul m’enfermer ? Je me souviens comme d’hier de ce rêve merveilleux où il (un de ces ils, plutôt) apaisait lessouffrances de mon coeur et me faisait croire à un monde de possibles, et juste après de m’être étouffée de mes propres larmes le reste de la nuit…
Il faudrait ne jamais rien vouloir de mieux pour soi quand on n’est pas capable de l’obtenir.