Apparemment et si j’en crois mon expérience récente, il n’existe rien de plus fragile que la confiance. De fait, je vis en ce moment une série de déceptions personnelles, où les gens m’écoeurent un tant soit peu de par leur comportement.
Quand je regarde en arrière, je m’aperçois que je n’ai jamais eu la confiance de mes parents. J’ai longtemps cherché pourquoi, mais il s’est avéré que ça ne venait pas, comme je le pensais, de moi, mais bien de mes parents. La vie les a blessés à un tel point qu’ils ne sont capables de faire confiance à personne, pas même leur propre fille. Bon, ça, c’est réglé. Mais ce que je sais sans avoir pu le soigner, c’est que moi-même je suis incapable de confiance en moi. Je le voudrais mais en général, ça ne dure pas. C’est un fait et j’y travaille.
Mais pourquoi le reste du monde semble-t-il se défier de moi ? Et pourquoi me donne-t-il toutes les raisons de lui rendre la pareille ? Mystère.
Hier encore, j’apprenais que les parents de Lord T se défient de moi, ils ont peur que je reste seule dans leur appartement, comme si j’allais les voler. C’est tout de même incroyable, ça : chaque fois qu’ils m’ont proposé de l’argent, des frais faramineux ou ce genre de choses, j’ai refusé. Quand ils ont refusé mes chèques de loyer, j’ai pesté (sans succès). Et aujourd’hui, ils croient que je vais leur subtiliser quelque chose en leur absence. J’en conclus que pour avoir l’air honnête en ce monde, il ne suffit pas de l’être. Je trouvais mon comportement clair pourtant. Depuis que je sais que Lord T est pêté de pognon, je me surveille afin qu’il ne puisse jamais être dit que j’ai profité de lui. La plupart du temps, je fais des frais incroyables pour faire plaisir, et je radine quand c’est le tour de Lord T de payer, sacrifiant l’agréable comme l’utile histoire de minimiser sa note.
La seule chose de valeur que Lord T m’ait jamais offerte est le jeu des Sims 2, qu’il m’avait promis alors que nous étions encore amoureux, et qu’il savait pertinemment que, vu le prix, je ne l’aurais pas acheté moi-même en ce moment, vu ma situation financière (ç’aurait alors paru hautement suspect vu qu’il est clair que je suis juste financièrement). Bref, j’ai toujours fait très attention.
Nan bon, ok, j’ai volé quelque chose UNE FOIS à Lord T. Il venait de me larguer, je lui ai piqué une photo d’identité sur son bureau (il est anti-photo et depuis près de 5 ans que je le connais je n’en avais pas encore), et encore il en restait deux autres rigoureusement identiques (sans quoi je ne me serais pas permis)… Si c’est que ça je la leur rends.
Pourquoi sitôt qu’on manque d’argent, qu’on n’a ni revenu ni famille sur qui s’appuyer, est-on immédiatement soupçonné des pires intentions ? Voilà qui me dépasse. Les gens pauvres seraient forcément malhonnêtes ? Je ne comprends pas comment ils ont pu se mettre une telle chose dans la tête. A quel moment mon comportement a-t-il pu être équivoque ? Quand j’ai refusé leur argent ? Quand j’ai refusé toute aide financière superflue ? Je n’ai demandé que le strict minimum : pouvoir garder un toit au-dessus de ma tête. Là comme ça, ça ne me semble pas être un caprice follement excentrique comme souhait ! Si ? Ou est-ce que je fonctionne sur un système de valeur erronné ?!
Pour ce qui est de la famille de Lord T, j’ai mon compte. J’vous jure que si je peux me couper d’eux…
En fait la confiance, sincèrement, je n’imagine pas ressentir cela à nouveau un jour. Ni confiance dans les gens, ni dans la vie, ni dans quoi que ce soit. L’expérience a prouvé que c’est le meilleur moyen de subir de lourdes désillusions.
Je n’ai pas envie de m’endurcir, je n’ai pas envie de me blinder, je n’ai pas envie de me fermer, je n’ai pas envie de devenir froide. Mais est-ce que j’ai vraiment le choix… Combien de fois la vie va-t-elle me violer encore ?